Rencontre parents-profs, je suis installé au CDI du collège, allez savoir pourquoi… peu de rendez-vous prévus, j’ai le temps d’inspecter les trois rayonnages pauvrement garnis. Peu d’achats récents, manque de budget, même les Harry Potter ne semblent pas si anciens tant il y a peu de nouveautés en dehors des mangas.
Et il y a tous ces livres achetés vers 1994-95 et si peu abîmés, pages non cornées, peu empruntés, peu lus, qui constituent un saut dans le temps. Ce que l’on imaginait que les collégiens pouvaient lire il y a trente ans et qu’on oserait à peine tendre à des lycéens aujourd’hui. La Mise à Mort (Aragon), Salammbô (Flaubert), La Peste (Camus), Fureur et Mystère (Char), Les Armes Miraculeuses (Césaire), Théâtre Complet (Aristophane), Vie des Douze César (Suétone), Les Métamorphoses (Apulée).
Plus loin dans les présentoirs à magazines vides (plus de lecteur ? plus d’argent pour les abonnements ?), je trouve des tas de livres abandonnés, non classés, laissés là depuis on ne sait combien de temps, oubliés… personne, par exemple, n’a remarqué que Oncle Vania (Tchekhov) manquait dans les étagères…
Jamais vu une bibliothèque si triste.