J’ai commencé, comme tout le monde, il y a fort longtemps, par des anthologies, empruntées à la bibliothèque puis achetées à bas prix chez Maxi-Livres ou chez une enseigne concurrente. Ai ensuite investi dans celle de Pompidou, en Pléiade. Et poursuivi par des Œuvres Complètes. Puis des recueils non compilés. En Pléiade. En poche. En volumes brochés. Des plus prestigieux d’abord. Des plus célèbres et célébrés. Puis de plus confidentiels mais tout aussi méritants. De grands anciens. Des révolutionnaires. Des modernes. Des vivants qui produisent encore des recueils que personne ne lit.
Verlaine. Baudelaire. Rimbaud. Mallarmé. Ronsard. Lamartine. Lautréamont. Villon. Labbé. Prévert. Guillevic. Desnos. Éluard. Cendrars. Jacottet. Bonnefoy. Michaux. Bertrand. Ponge. Apollinaire. Perse. Senghor. Alferi. Doucey. Benameur. Mabanckou... (j’en oublie tant... et une liste, aussi longue soit-elle, ne sera de toute façon jamais exhaustive...)
J’ai étudié les figures de style. Décortiqué les images. Observé la versification, déconstruit la prose.
J’ai appris par coeur des ballades, des sonnets, des rondeaux, des lais, des vers libres, des haïkus, redessiné de mémoire nombre de calligrammes...
J’ai assisté à nombre de lectures. De conférences. Rencontré les auteurs, tapis dans les coins sombres - loin des estrades inondées de lumières réservées aux stars, aux gros vendeurs de papier - des salons du livre. Échangé avec eux. Sur leur art. Leurs objectifs. Leurs textes. Leurs projets.
C’est donc en connaisseur, presque en expert, de la poésie francophone que je peux l’affirmer : pour se détendre, près de la cheminée, une soirée d’hiver, ou sur la plage, une après-midi d’été, ça ne vaudra jamais un bon roman noir.
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