J’essaie. Tous les jours, j’essaie. Enfin, tous les jours, non. Lundi, mardi, jeudi et vendredi seulement. Les autres jours je n’ai pas besoin. Ces quatre jours-là, j’essaie. Je m’y emploie. Je me casse la tête. Cherche une solution. Une astuce. Un truc. Un stratagème. Une tac-à-tac-à-tique. Et chaque jour, j’échoue. Lamentablement, j’échoue. À répétition, j’échoue. Je me plante. Systématiquement, je me plante. Invariablement, je me loupe.
Je ralentis sur la route. Jusqu’à l’immobilité. On me traite de papy, les conducteurs qui me doublent, je le lis sur leurs lèvres et sur leurs majeurs levés. J’en fais, certes, des économies d’essence à si peu appuyer sur la pédale d’accélérateur… mais ça ne suffit pas. Je prends des détours. J’allonge le chemin. Me perds sur les départementales, les communales, les vicinales creusoises. Rien n’y fait. Je pars un quart d’heure, une demi-heure après l’heure prévue. Ne programme plus mon réveil. Bientôt, j’en serai réduit à faire la grasse matinée. Moi qui déteste ça. Et à mâcher plus que de raison mon petit déjeuner - mon estomac dit merci. Et à me brosser les dents au-delà des 3 minutes recommandées. En vain.
Je n’y arrive pas. À croire que les bouchons se dissolvent juste avant mon passage. À croire que le kilométrage diminue en fonction de mon heure estimée d’arrivée. À croire que le temps est si relatif qu’il s’adapte à mon allure. À croire que les horloges de la maison prennent une avance égale au temps que je compte perdre. À croire que la sonnerie qui appelle les élèves patiente jusqu’à mon arrivée.
Tous les jours, je fais tout pour arriver en retard au boulot, pour arriver en retard au(x) collège(s). Et tous les jours, je suis à l’heure. En avance encore parfois. Pile à l’heure sinon. Il m’est apparemment physiquement impossible d’être en retard. Je n’ai plus aucune idée sur comment m’y prendre pour être en retard. Je suis désespéré.
(je vais me faire engueuler pour la ligne suivante - qui, de plus n’est pas nécessaire… gratuite)
Il faudra que je demande à Natacha. Comment elle fait. Ça semble si naturel pour elle. Effortless.
1 commentaire:
Alors c’est très simple: tu regardes l’heure à un moment, tu te dis "ah c’est bon, j’ai le temps" et puis, par un phénomène temporel inexpliqué, tu re-regardes l’heure, pensant qu’il s’est écoulé 15 minutes et en fait, non, ça fait déjà 30 voire plus… et là, paf, t’es en retard, comme par magie donc 😁
Sinon, il y a aussi l’explication génétique, beaucoup plus scientifique 😊
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