jeudi 28 février 2019

La Montre (0.2)


La Montre est le seul texte envoyé par MLM à des éditeurs en vue d'une éventuelle publication.
Les huit maisons d'édition en question l'ont unanimement refusé, six via une lettre de refus type, un par mail. La dernière, le dilettante, s'est cru obligée de se justifier et a fourni une petite fiche de lecture. Une preuve pour ceux qui en douteraient que les éditeurs lisent les textes envoyés par la Poste mais, de plus, les comprennent (oui, certains auteurs non publiés, un peu aigris, en doutent)...

Voici le texte (manuscrit !) :

Votre récit est assez drôle au début mais à la longue, le lecteur se demande où vous voulez en venir. Les onomatopées lassent vite et agacerait (sic) presque, tant elles rappellent la sensation qu'on a lorsque l'on entend un "Tic tac" (sic) dans la nuit.

Quelle joie pour MLM, il avait atteint sa cible...

Car, oui, La Montre, c'est exactement ça : un texte qui, sous son aspect comique, ne va nulle part et ne cherche jamais à donner au lecteur ce qu'il veut et / ou recherche. Au contraire, c'est un texte qui joue contre le lecteur, cherche à lui faire ressentir le malaise du narrateur face au langage qu'il ne maîtrise pas et face au temps qui ne passe pas.

À la suite de ces refus, MLM a continué à produire du texte et des textes mais n'en a jamais envoyé de nouveau pour être publié. Ils sont proposés librement (et continueront de l'être dans les jours, semaines, mois (?), années (?) à venir) sur ce blog pour qui sera intéressé par leur lecture.

Surtout, il a constamment et incessamment retravaillé La Montre pour accentuer les défauts qui lui étaient reprochés. Tellement retravaillé que le texte n'a jamais été proprement achevé, loin de là. La version proposée sur ce blog est constituée des brouillons épars accumulés et doit donc être considérée comme un work-in-progress (honte aux anglicismes)

mardi 26 février 2019

Disparition

Ai écouté Spirit of Eden et Laughing Stock en boucle, toute la journée.
C'est étrange, cette envie de réécouter immédiatement les disques, de relire immédiatement les livres, de revoir immédiatement les films de ceux qui viennent de mourir.
Ces disques, ces livres, ces films sont là à jamais, nul besoin de se précipiter...
Une sorte d'hommage ? On écouterait ses disques, lirait ses livres, regarderait ses films avant tout pour le défunt et non pour nous-même ?
Est-ce que cela signifie, que, d'une certaine façon, nous croyons, que je crois qu'ils sont encore là, pas bien loin ? qu'on peut interagir ? qu'il y a quelque chose après la mort ?



Ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers.
Si les clichés sont devenus des clichés, c'est bien qu'au départ, ils exprimaient une large part de vérité...



Admiration et respect pour Mark Hollis.

lundi 25 février 2019

01-08






Nous ne changeons
Ni le plomb en or
Ni l'eau en vin

Mais, entre nos mains,
Parfois,
Un souffle se fait lumière

Alchimie







Photo : David Ferrer

dimanche 24 février 2019

Bonne étoile

Je suis né ce jour-là et non la veille ou l'avant-veille ni le lendemain ou le surlendemain...
Pure coïncidence ? Je ne pense pas...
Mais si certains persistent à n'y voir aucun signe...

samedi 23 février 2019

La Roulette Russe (5)

Mon dentiste, d'origine russe, aime jouer de la roulette.


Dostoïevski était russe et aimait jouer à la roulette.


Les petits Russes sont élevés à la dure : ils apprennent à faire du vélo sans utiliser de roulettes.

vendredi 22 février 2019

1,76-07

Définitivement, mon ramage n'est point
À la hauteur
De mon plumage

Mètre Corbeau

jeudi 21 février 2019

Graphomanie

Ce matin, au réveil, paraissait bien normal, bien paisible. Un matin comme tant d'autres, comme (presque) tous les autres. Dans la moyenne. La journée qui s'ouvrait s'annonçait banale, semblable à des centaines de journées déjà vécues, semblables à des centaines de journées à venir - si l'on me prête vie assez longtemps.

Ce n'est que le soir venu que je me suis aperçu de l'extraordinaireté de la journée passée.

En effet, de toute la journée, il ne s'était rien passé. Pas rien, juste le train-train, juste le quotidien. Littéralement rien, pas même le train-train, pas même le quotidien. Je n'avais rien fait de la journée, vraiment rien et rien n'était advenu.
Aucune action. Aucune information. Aucune sensation. Une journée d'absences. D'absence totale.

Si je n'avais pas eu le mauvais réflexe, à l'instant, en m'apercevant de l'unicité et de la splendeur de cette journée, de prendre mon journal et d'y noter le bonheur de cette journée au cours de laquelle je n'avais rien fait et rien n'avait eu lieu, si je n'avais pas eu le mauvais réflexe d'écrire et, donc, de faire quelque chose, ç'eut été réellement une journée parfaite.

mardi 19 février 2019

Pinces

Je voue une admiration sans bornes aux porteurs de pinces. Un véritable culte. Un amour inconditionnel. Aux authentiques porteurs d'authentiques pinces. Aux porteurs naturels de pinces naturelles.

Aux homards. Aux écrevisses. Aux scorpions, pseudo- ou non. Aux Bernard-l'hermite...
Et, bien entendu, aux crabes.

Aux crabes en particulier. Par dessus-tout. Surtout. Avant tout aux crabes.
Aux crabes rouges, bleus, verts, jaunes, aux crabes géants, marbrés, circulaires ou à barbe, aux crabes violonistes, aux crabes boxeurs, aux crabes dormeurs, aux crabes des neiges et des terres, aux crabes verruqueux... aux tourteaux, aux étrilles, aux cirriques de rivière, aux Sally-pied-léger, aux araignées (de mer), aux favouilles...
Les crabes sont des êtres sublimes. Superbes. Indépassables. Insurpassables. Parfaits. Idéaux. Les chefs-d'œuvre de la Création. Les sommets de l'évolution.

Je m'en doute, peu parmi mes congénères partagent mon enthousiasme pour le crabe. Pour les crabes. Les crabes, hors l'étal du poissonnier, entre turbots, calmars et pouces-pieds, hors l'assiette du dimanche midi sur le bord de laquelle la mayonnaise tourne déjà, sont peu, mal, non considérés. Mal aimés. Pas appréciés à leur juste valeur. Traités avec désinvolture. (Feinte ?) indifférence.

Simple ignorance ? Jalousie ? Réflexe d'auto-défense ? de préservation ?
Le crabe - l'existence du crabe, de devoir sur cette terre, en cette vie, côtoyer le crabe - pour l'homme, représente rien de moins que la Chute. La chute de son piédestal. Piédestal sur lequel il s'était hissé lui-même, à force d'ego et de suffisance. Une perpétuelle leçon d'humilité, voilà ce qu'est, pour l'homme, le crabe.

De quoi l'homme, l'Homme, l'H(h)umain est-il si fier ?
L'(H)homme, Être pensant, Être philosophe, Être philosophique, se croit, se pense, s'estime supérieur, bombe le torse en raison de sa tête, de son crâne, des capacités de sa tête, de l'impressionnant volume de sa boîte crânienne. C'est par la tête qu'il s'est élevé, s'illusionne-t-il, au-dessus de la condition animale, au-dessus de la simple nécessité de survie. C'est grâce à sa tête qu'il a conquis les terres et les mers et les cieux. C'est grâce à sa tête qu'il s'impose. C'est grâce à sa tête qu'il est.

Et le crabe alors ? Qu'a-t'il à envier à homo sapiens en termes de crâne ?
A-t-on déjà dit d'un crabe qu'il n'avait rien dans le crâne ? Rien dans la tête ? le siphon ? la caboche ? le caillou ? Non. Clairement non. Impossible. Inimaginable. Au contraire, ce serait un contresens complet : le crabe a tout dans la tête, tout dans le crâne. Rien ou presque ne dépasse de la tête, rien ou presque ne déborde du crane - si ce n'est les pattes. Nul besoin pour lui d'en avoir dans le ventre, dans les tripes, pour compenser, pour faire oublier... tout est dans la tête. Le crabe est un crâne. Le crabe est une tête. Une tête montée sur pattes. Un crâne prolongé de jambes. Nul superflu. Essentiel. CRABES = CRAnes + jamBES.

Et de sa tête - entre nous bien moins disgracieuse que celle de l'homme - il s'en sert, le crabe...

L'homme, obnubilé par son crâne, n'en voit pas plus loin que le bout, de son crâne, qu'il appelle aussi bout de son nez - il ne se regarde de toute façon que le nombril, blessure originelle à sa vanité, absent chez le crabe - et n'avance en conséquence que droit devant, suivant ce cap, ce pic, cette péninsule (il est même possible, avec un peu d'entraînement de le mener par le bout de l'appendice).
Le crabe, lui, de nez n'a point. Néanmoins (dépourvu de tarin, amputé du pif) jamais il ne fonce droit dans le mur, tête la première, il se méfie, n'hésite pas à faire un pas de côté. Oh non, jamais quand il se meut, le crabe n'oublie de regarder latéralement. À constamment vivre près du miroir de l'eau, le crabe est un animal réfléchi...

Et puis, donc, enfin, bref... les pinces... il y a les pinces... Organes merveilleux... à comparer avec la main... oui, la main, tout d'abord, parlons de la main... et du pouce. Du pouce opposable.

L'expression "pouce opposable" me semble un de ces pléonasmes dont l'homme aime à se gargariser. Le pouce n'est tout de même pas qu'un doigt à deux phalanges, sinon le gros orteil serait lui-même un pouce-pied. Par définition, précisément, exactement, le pouce est ce doigt dont l'extrémité peut rejoindre l'extrémité des quatre autres doigts de la même main, index, majeur, annulaire et auriculaire, dans une tentative maladroite de chélation. Par définition, le pouce est opposable.

La main, le pouce, le pouce opposable, est, sont, seraient l'autre chance de l'H(h)omme. C'est son autre fierté. "Je l'ai fait de mes mains", "Avoir la main sur". L'instrument de ses conquêtes. Celui par lequel l'homme a pu poser son empreinte (digitale) sur l'univers. De sa main, l'(H)homme a fait des outils. Par sa main, l'H(h)omme a utilisé ses outils. Ses outils, de plus en plus complexes, lui ont permis peu à peu, de se libérer des tâches ingrates, de ne plus mettre la main à la pâte, la main dans le sac, la main au panier. La main est une machine formidable qui a permis, avec le temps, de se passer d'elle-même... Et il faudrait en être fier ? Drôle de logique...

Qu'a donc fait l'(H)homme de sa main ? Qu'a-t-on fait du pouce opposable ? Des outils, je l'ai dit. Ah ça, des outils, on en a fait à profusion, en pagaille. Orgueil de l'esprit créateur qui ne sait plus où et quand s'arrêter. Génie chaotique, dépourvu de sens pratique. Des outils, sans pouvoir s'arrêter...
Alésoirs, alignoirs, barres à mine, besaigües, boësses, bouchardes, bouterolles, boutoirs, brunissoirs, buisses, burins, chemins de fer, cisailles, ciseaux, ciselets, clefs, coins, couperets, coupoirs, couteaux, crochets, déplantoirs, doloires, drilles, ébarboirs, ébauchoirs, ébourroirs, écangs, échanvroirs, enfonçoirs, estampes, évidoirs, fendoirs, filières, fraises, galopes, gouges, grésoirs, griffes, guipoirs, haches, hachettes, herminettes, jablières, jabloirs, langues de chat, leviers, limes, lustroirs, mandrins, marguerites, matoirs, mirettes, onglettes, paroirs, patarasses, pelles, pics, pinceaux, pioches, planes, poinçons, pointes, polissoirs, queues-de-cochon, queues-de-rat, queues de renard, rabattoirs, rabots, racles, raclettes, racloirs, râpes, râteaux, resingles, riflards, rifloirs, ripes, rodoirs, scies, serre-joints, taloches, tamponnoirs, tarabiscots, tarauds, tarières, tiers-point, tondeuses, tournevis, tracerets, traçoirs, tranchets, trépans, triballes, tricoises, truelles, trusquins, varlopes, vilebrequins...

Et entre le marteau et l'enclume ? Des pinces !!! Des pinces, sans rire !!! Des pinces, en-veux-tu, en voilà !!! Orgie de pinces. Pinces de toutes tailles, de toutes formes et de tous usages (mais aucune pince pour tout usage)... Accumulation, boulimie, saturation de pinces... Combler le manque (de pinces naturelles), surmonter l'absence (de pinces naturelles), masquer, cacher, minimiser le handicap... et la honte inhérente... L'imagination de l'homme, pour ce qui est des pinces, semble sans limites. Une soif impossible à étancher. Un appétit impossible à rassasier. Il en veut partout des pinces, l'(H)homme il s'en sert tout le temps, l'H(h)omme, des pinces, le plus souvent n'importe comment. Car ses pinces, celles qu'il a inventées, ne libèrent l'h(H)omme ni de ses tracas ni de son complexe d'infériorité vis-à-vis des porteurs naturels de pinces.

La pince à dénuder ? Le crabe n'a pas honte de son corps, lui, il vit à poil.
La pince à épiler ? Le crabe ne s'embarrasse pas de telles contraintes esthétiques, lui, il a d'autres chats à pincer.
La pince Monseigneur ? Le crabe n'est sensible, lui, ni aux titres ni aux honneurs.

Partout des pinces, n'importe où !

N'est-il pas désagréable de dormir dans des draps et sur une taie d'oreillers sur lesquels sont fixées des pinces à linge ? La pince à cravate desserre-t-elle le nœud coulant autour du col de chemise ? La pince à vélo (qui n'est qu'une pince à pantalon) protège-t-elle pas des coups d'œil lubriques sous les jupes des cyclistes ?

Dans tous les sens, les pinces. À vous mettre sens dessus-dessous...

Le pince-nez permet seulement de mieux voir (la privation d'odorat force-t-elle les autres sens à se développer ?).
Les pinces optiques sont des outils de saisie, de toucher...
Et le pince oreille ?

On a même tenté de les mettre en musique, la plus noble forme d'expression de l'H(h)omme, les pinces...
mais la pince à timbres ne sert qu'à classer des petits rectangles de papier coloré et ne capte ni son ni voix (une pince tout juste bonne à être insérée dans une prise électrique) et le pince-notes ne donne pas l'oreille absolue.
Et le clavecin, avec son clavier adapté aux délicates mimines, avec ses touches destinées à recevoir le tapotement de doigts malingres, serait un instrument à cordes pincées ? Ce serait en avoir une bien haute opinion... le clavecin, comme son cousin le pianoforte n'est qu'un instrument à percussions...

Rien n'arrête la surenchère de pinces. Songez à la pince à escargot. Animal arraché à sa coquille et remis dans une autre, prise au hasard parmi des centaines ou des milliers. Voilà que l'homme fait de l'escargot un Bernard-l'ermite ? Et par dessus-le-marché, le dote de pinces, l'escargot ? Pourquoi faire ? Pour qu'il cueille et ciselle lui-même le persil dont il sera assaisonné ? Et la pince-crocodile ? Autre chimère. N'est-il pas assez effrayant le saurien pour le munir en surplus de pinces ? Si la gueule du crocodile ne suffit pas à noyer le zébu, aidons-le avec des pinces ? Le crocodile a-t-il comme le homard et Félicie du poil aux pattes ? Est-il philatéliste ? Porte-t-il des cravates à pois ? Alors pourquoi la pince-crocodile ? Anti-Darwinisme ? Volonté prométhéenne de toute-Puissance ?

L'homme est un loup pour l'homme et un dragon pour le reste de l'univers... il n'est pas à prendre avec des pincettes. Sa pire invention ? La pince à crabe. Pour les lui manger, au crabe, ses pinces, se repaitre de sa chair, au crabe, là où elle est la meilleure, dans ses pinces, au crabe. Pour les lui briser, au crabe, ses pinces. Créature par nature jalouse, l'h(H)omme, ce qu'il ne peut avoir, il le détruit.

lundi 18 février 2019

Confidence

Je dois l'avouer, je suis toujours ému (il m'arrive même de verser quelques larmes), à la vue d'un coquelicot - c'est mon côté fleur bleue.

dimanche 17 février 2019

01-07

Contrairement au poète
Nous ne tutoyons
Ni les fleurs
Ni les oiseaux

De même nous savons
Qu'ils n'ont pour nous
Nul sage message

Pourtant

Nous les contemplons
Nous les écoutons
En attendant
L'inspiration

Coquelicots et Rossignols

samedi 16 février 2019

vendredi 15 février 2019

Lion ascendant Lion

Evidemment, je le sais bien, l'horoscope - doit-on d'ailleurs en parler au singulier alors que chaque magazine, journal, torchon, a le sien propre, d'horoscope, bien différent des autres publiés le même jour - ne raconte que des conneries.
Il se peut cependant qu'un jour, par chance - ou par malchance - l'horoscope ait raison. Les probabilités sont faibles, ultra-faibles, l'événement totalement improbable, mais ce n'est pas complètement exclu. Ce n'est que lorsque cet hypothétique et unique jour sera passé - et que je serai donc absolument sûr qu'il ne se reproduira pas - que je cesserai de lire et de suivre les conseils de mon horoscope.

jeudi 14 février 2019

mardi 12 février 2019

Variétés

Pour un flirt avec toi,
Je ferais n'importe quoi...
sauf chanter du Michel Delpech. Il faut savoir s'imposer des limites, je ne suis pas prêt à toutes les compromissions.


J'aime les filles de chez Castel
J'aime les filles de chez Régine
J'aime surtout les filles qui n'aiment pas Dutronc

lundi 11 février 2019

La Roulette Russe (4)

Pour d'évidentes raisons, les meilleures interviews de compétiteurs de Roulette Russe ont lieu avant match, pas après...



De nombreux sportifs, dans les interviews d'avant-compétition, déclarent être prêts à mourir sur le terrain. Dans les compétitions de Roulette Russe, l'expression doit être prise au sens littéral.



"J'ai beaucoup appris de cette défaite." Voilà bien une de ces phrases-bateau de sportif que la Roulette Russe nous épargne.

dimanche 10 février 2019

samedi 9 février 2019

Je suis un poète et je vous emmerde

Je voulais écrire un poème
En bonne et due forme
Sur mes vieux poèmes
Bien informes
Mais je n'ai rien trouvé qui rime
Avec "rime pauvre"

vendredi 8 février 2019

01-06




Malgré l'insuccès,
Tenter de les domestiquer,
S'y échiner,
S'y épuiser,
Année après année,
Génération après génération,
Ne fut pas totalement vain

Les chats nous ont appris
La paresse

Oisiveté


Photo : Natacha Ferrer

jeudi 7 février 2019

Tsé-tsé

Tant qu'à être constamment épuisé, autant ne plus perdre mes nuits à essayer de dormir.



Compter les moutons ne m'a pas aidé à m'endormir... au contraire, après avoir plusieurs fois perdu le fil du décompte, il a bien fallu que je me résigne à passer l'aspirateur sous mon lit.



Promis, j'arrête de procrastiner. J'aimerais que les nuits réparatrices en fassent autant...

mardi 5 février 2019

03-04

Instinct du génie

Il eut raison
D'écrire en français
Dont il ne parlait traître mot
Plutôt qu'en son natal allemand
Sa symphonie cinquième

Po po po pom
Sonne bien mieux que
Ap ap Apfel

Ce bon vieux Ludwig van

lundi 4 février 2019

Onomatopées


Modifié le 19/02/2019



Je pars avec un sérieux handicap. Rédhibitoire. Jamais je ne pourrai être crédible dans ma situation, avec une telle infirmité…

Quel est mon si terrible trouble ? C’est simple… enfin, pas vraiment simple. Simple à expliquer avec des mots mais difficile à expliquer par un enchainement logique de causes et de conséquences…



Voilà… Sans cesse, tout le temps, en toutes circonstances, je me trompe d’onomatopée.



Quand j’éternue, c’est un tout petit miaou, et même un minuscule miou, que j’expulse.

Quand je ronfle, c’est un po po po pom qui réveille celui ou celle qui partage mon lit pour la nuit.

Mes outils, sans distinction, du marteau à la scie en passant par la perceuse font tous ploc ploc.

Quand je me blesse, par exemple avec un de mes outils qui fait ploc ploc, j’hurle pan ! et mes larmes sont accompagnées d'un vroum vroum que je renifle.

Mon crocodile domestique (importé illégalement par un petit escroc sévissant à Marne-la-Vallée) ne cesse jamais de faire tic-tac.


J’ai un temps songé au suicide, en finir avec cette vie de sons mal à propos. Je me suis procuré un revolver auprès d’un type louche d’une banlieue mal famée. Bien entendu, il était hors de question, que je me loupe - je ne joue pas à la roulette russe. J’ai donc d’abord voulu l’essayer, mon Glock (un nom pareil… ce pourrait être une onomatopée) sur des boîtes de conserve. Quand j’ai tiré, mon Glock Glock (ça sonne vraiment comme un train à vapeur, non ?) a craché un énorme prout et la boîte de conserve quand elle a valsé sur le macadam de l’arrière-cour a émis un snif snif à fendre le cœur. Ça m’a passé l’envie de me flinguer. Hors de question d’achever une vie aussi ridicule par une mort qui le serait plus encore.

dimanche 3 février 2019

02-02

Dans l'armure de métal
Vidée de son preux
Et exposée à la poussière
Au château
Une cotte de maille
Flambant neuve
Est tissée
Par les araignées

Bernard l'Ermite



Mise à jour le 08 octobre 2019

samedi 2 février 2019

À la librairie

- Bonjour Madame, j'aimerais commandé Fantôme de Sigismund Krzyzanowski
- Bien entendu, Monsieur, pouvez-vous épeler, s'il vous plait ?
- F... A... N... T... O accent circonflexe... M... E...



- Bonjour Madame, j'aimerais savoir si des livres de moi sont disponibles, soit en rayon, soit à la commande...
- Des livres... de vous... C'est une demande un peu inhabituelle... mais, bon, euh, ok... votre nom, s'il vous plait...
- Maurice L. Maurice
- (après s'être longuement affairée sur le clavier et la souris d'un ordinateur ancestral, visiblement un peu gênée par ce qu'elle découvre - ou pas - sur son écran tout aussi vétuste) Désolée, Monsieur, il n'y a aucun ouvrage référencé pour ce nom d'auteur...
- Tant mieux, j'ai donc encore le temps de les écrire...