jeudi 21 février 2019

Graphomanie

Ce matin, au réveil, paraissait bien normal, bien paisible. Un matin comme tant d'autres, comme (presque) tous les autres. Dans la moyenne. La journée qui s'ouvrait s'annonçait banale, semblable à des centaines de journées déjà vécues, semblables à des centaines de journées à venir - si l'on me prête vie assez longtemps.

Ce n'est que le soir venu que je me suis aperçu de l'extraordinaireté de la journée passée.

En effet, de toute la journée, il ne s'était rien passé. Pas rien, juste le train-train, juste le quotidien. Littéralement rien, pas même le train-train, pas même le quotidien. Je n'avais rien fait de la journée, vraiment rien et rien n'était advenu.
Aucune action. Aucune information. Aucune sensation. Une journée d'absences. D'absence totale.

Si je n'avais pas eu le mauvais réflexe, à l'instant, en m'apercevant de l'unicité et de la splendeur de cette journée, de prendre mon journal et d'y noter le bonheur de cette journée au cours de laquelle je n'avais rien fait et rien n'avait eu lieu, si je n'avais pas eu le mauvais réflexe d'écrire et, donc, de faire quelque chose, ç'eut été réellement une journée parfaite.

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