lundi 4 février 2019

Onomatopées


Modifié le 19/02/2019



Je pars avec un sérieux handicap. Rédhibitoire. Jamais je ne pourrai être crédible dans ma situation, avec une telle infirmité…

Quel est mon si terrible trouble ? C’est simple… enfin, pas vraiment simple. Simple à expliquer avec des mots mais difficile à expliquer par un enchainement logique de causes et de conséquences…



Voilà… Sans cesse, tout le temps, en toutes circonstances, je me trompe d’onomatopée.



Quand j’éternue, c’est un tout petit miaou, et même un minuscule miou, que j’expulse.

Quand je ronfle, c’est un po po po pom qui réveille celui ou celle qui partage mon lit pour la nuit.

Mes outils, sans distinction, du marteau à la scie en passant par la perceuse font tous ploc ploc.

Quand je me blesse, par exemple avec un de mes outils qui fait ploc ploc, j’hurle pan ! et mes larmes sont accompagnées d'un vroum vroum que je renifle.

Mon crocodile domestique (importé illégalement par un petit escroc sévissant à Marne-la-Vallée) ne cesse jamais de faire tic-tac.


J’ai un temps songé au suicide, en finir avec cette vie de sons mal à propos. Je me suis procuré un revolver auprès d’un type louche d’une banlieue mal famée. Bien entendu, il était hors de question, que je me loupe - je ne joue pas à la roulette russe. J’ai donc d’abord voulu l’essayer, mon Glock (un nom pareil… ce pourrait être une onomatopée) sur des boîtes de conserve. Quand j’ai tiré, mon Glock Glock (ça sonne vraiment comme un train à vapeur, non ?) a craché un énorme prout et la boîte de conserve quand elle a valsé sur le macadam de l’arrière-cour a émis un snif snif à fendre le cœur. Ça m’a passé l’envie de me flinguer. Hors de question d’achever une vie aussi ridicule par une mort qui le serait plus encore.

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