Qui sait combien de cerveaux malades sont ainsi libres de mettre en application leurs théories inconcevables pour les esprits sains que nous sommes
du moins, que je suis,
que je pense être -
il faut être littéralement
fou, dingue, dément,
pour se croire et se déclarer fou...
et je ne pense pas l'être, fou -
pour ce qui est de l'état mental de mes lecteurs,
je m'avance probablement un peu trop
sans que l'on soit capable, lorsque c'est nécessaire,
ce qui n'est pas toujours le cas,
loin de là,
certains fous méritent,
de le demeurer, fous
de les soigner.
***
le statut du paragraphe suivant n'est pas clair
dans les brouillons de MLM ;
s'il appartient bien au corps du texte
dans le manuscrit et le tapuscrit originaux,
il semble que MLM ait eu ensuite l'intention
de le reléguer en note de bas de pages -
c'est en tout cas à cet endroit qu'il se trouve
dans certaines des versions suivantes
sans que ce soit systématique -
en l'absence de décision définitive,
nous avons décidé de le laisser dans le corps du texte
***
À mon très humble et très humiliteux et non-expert avis, l'échec de la psychiatrie réside dans son incompréhension totale et complète et absolue de la folie - on se fourvoie sur la nature du mal. Ceux qu'on appelle les fous
appelons un chat un chat,
il n'y a que
les médecins, les auto-proclamés spécialistes,
il n'y a que
les médecins, les auto-proclamés spécialistes,
ceux aiment asseoir leur autorité
par un jargon, un sabir impénétrable
à qui n'a pas son précieux diplôme,
qui parlent de simples patients -
alors que la patience n'est pas
la première qualité des déments
alors que la patience n'est pas
la première qualité des déments
sont avant tout de brillants logiciens. Ils montent et démontent et démontrent des raisonnements extrêmement fins, une véritable dentelle de pensées, en un rien de temps, sans effort. Si l'implacabilité de leurs mécaniques mentales n'aboutissent qu'à des résultats a priori farfelus et inutiles,
sauf dans le domaine des arts,
où la folie est une qualité essentielle
c'est que leur façon d'appréhender le monde est trop aigüe, trop fine. Ils se fixent sur des détails qu'eux seuls sont capables de remarquer
sensibilité à fleur de peau
et perdent la vue d'ensemble, refusent (consciemment ou non) la dictature de l'empirisme,
Jean 20 29
lisent entre les lignes avant de lire littéralement, considèrent l'effet secondaire avec plus d'attention que l'effet principal, fut-il placebo, savent qu'il n'est pas de conséquence qui ne soit avant tout une cause - et vice versa -
il faut bien reconnaître que
si le pied ne trouve pas chaussure à soi-même
ce n'est pas forcément qu'il est trop gros
mais peut-être qu'elle est trop petite
et, en conséquence de cause, refusent de donner crédit à toute démonstration n'admettant pas de réciproque. Le soi-disant échec de leur pensée n'est qu'une question de point de départ.
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