jeudi 23 mai 2019

A la ligne

J'écris comme je pêche.
Je remets à l'eau les gros poissons, je laisse repartir les plus beaux spécimens (les brochets, les sandres, les espadons...), ceux qui m'ont demandé le plus d'efforts, ceux qui m'ont forcé à combattre, à me montrer digne. Je ne garde que le fretin, qui me servira lors d'une prochaine partie de pêche...

Avec mes textes, j'agis de même. Les plus beaux textes, les plus réussis, ceux sur lesquels j'ai sué sang et eau, ceux qui m'ont demandé le plus de travail, je les brûle après les avoir achevés, je les laisse s'évader, partir en fumée, libres. Un autre, qui n'aura pas la même grandeur d'âme et ne sera pas peu fier d'étaler son nom sur une couverture de livre, se chargera bien de les "attraper", de les écrire et de les revendiquer...
Pour ma part, je ne signe que les scribouilleries...

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