Désorienté l'horloger ? Certainement pas. Au contraire, c'est moi, qui fut choqué, interloqué, sonné... C'est moi qu'il, l'horloger, a réussi à choquer et à interloquer et à sonner en expédiant la réponse à mon discours de huit minutes et cinquante deux secondes
en trois phrases et demie.
Je lui présente, je lui offre huit minutes et cinquante deux secondes de réflexion, d'émotion, de poésie, de théâtre, d'humour noir, de bons sentiments, d'arts du cirque, de mimes, de jeux de mots, de chants diphoniques, de musiques tribales, de stand-up, d'extraits du code du commerce, du code pénal, du code du travail, du code la route, de questionnements et d'interrogations philosophiques et métaphysiques et eudémoniques, de hurlements, de hululements, de roucoulements, de sifflotements, de rimes riches et de rimes pauvres, d'alexandrins, de zeugmas, de chiasmes, de chleuasmes, d'anaphores, de prétéritions, d'engueulades, de réconciliations, de rires gras, de sanglots, de regards appuyés, attendris, sévères, de clins d'œil, de mouvements incontrôlés, de tics (sans tacs), d'incantations, d'enchantement, je plaide, j'argumente, je supplie, je pleure, je ris (jaune), je vide mes tripes et mes boyaux et ma vessie, j'explose, je me contiens, je me tords les doigts, je me griffe, je me mords, je tire la langue, je crache, je pète, je me frappe, je le gifle, je me blesse, je me mets à nu, je me fous à poil, je vomis ma haine, mon petit déjeuner, je maudis, j'excommunie, je me roule par terre, je mens, j'invente, j'exagère, je minimise, je fais mon mea culpa, mon autocritique, je me défends, je prie, j'en appelle à qui de droit, à la générosité, à la fraternité, à la justice, à Satan, à Dieu, à tous ses Saints, à Buddha, à Mahomet, à Shiva, à Zoroastre, à Babnesh, à Galatek, à William Faulkner, à Salvador Dali, à Lamartine, à Noel Gallagher, à la clémence, à la présidence de la République et du Sénat et de tout un tas de Commissions et, lui, que m'abandonne-t-il en retour ? et lui, que me laisse-t-il en échange ? Que me valent mes huit minutes et cinquante deux secondes d'efforts, de mains tendues, de lyrisme, de rhétorique, d'amour du prochain, d'haine de l'étranger, de menaces à peine voilées, de coups bas, d'éloges sincères, de baisers fougueux, de caresses intimes, de recherche de compromis, de promesses à la vie à la mort, de scarifications, de sang versé et de larmes séchées et de fluides échangés ? Quoi ? Combien ? Trois phrases et demie. Et encore, je suis généreux en comptant le demi...
Une minute d'avance, vous dîtes ? Effectivement... C'est probablement juste une erreur de ma part, hein ? ... Désirez-vous que je la remette à l'heure ?
à ma montre
qui n'en pas une stricto sensu
en trois phrases et demie.
et encore je suis généreux
en comptant le demi
Je lui présente, je lui offre huit minutes et cinquante deux secondes de réflexion, d'émotion, de poésie, de théâtre, d'humour noir, de bons sentiments, d'arts du cirque, de mimes, de jeux de mots, de chants diphoniques, de musiques tribales, de stand-up, d'extraits du code du commerce, du code pénal, du code du travail, du code la route, de questionnements et d'interrogations philosophiques et métaphysiques et eudémoniques, de hurlements, de hululements, de roucoulements, de sifflotements, de rimes riches et de rimes pauvres, d'alexandrins, de zeugmas, de chiasmes, de chleuasmes, d'anaphores, de prétéritions, d'engueulades, de réconciliations, de rires gras, de sanglots, de regards appuyés, attendris, sévères, de clins d'œil, de mouvements incontrôlés, de tics (sans tacs), d'incantations, d'enchantement, je plaide, j'argumente, je supplie, je pleure, je ris (jaune), je vide mes tripes et mes boyaux et ma vessie, j'explose, je me contiens, je me tords les doigts, je me griffe, je me mords, je tire la langue, je crache, je pète, je me frappe, je le gifle, je me blesse, je me mets à nu, je me fous à poil, je vomis ma haine, mon petit déjeuner, je maudis, j'excommunie, je me roule par terre, je mens, j'invente, j'exagère, je minimise, je fais mon mea culpa, mon autocritique, je me défends, je prie, j'en appelle à qui de droit, à la générosité, à la fraternité, à la justice, à Satan, à Dieu, à tous ses Saints, à Buddha, à Mahomet, à Shiva, à Zoroastre, à Babnesh, à Galatek, à William Faulkner, à Salvador Dali, à Lamartine, à Noel Gallagher, à la clémence, à la présidence de la République et du Sénat et de tout un tas de Commissions et, lui, que m'abandonne-t-il en retour ? et lui, que me laisse-t-il en échange ? Que me valent mes huit minutes et cinquante deux secondes d'efforts, de mains tendues, de lyrisme, de rhétorique, d'amour du prochain, d'haine de l'étranger, de menaces à peine voilées, de coups bas, d'éloges sincères, de baisers fougueux, de caresses intimes, de recherche de compromis, de promesses à la vie à la mort, de scarifications, de sang versé et de larmes séchées et de fluides échangés ? Quoi ? Combien ? Trois phrases et demie. Et encore, je suis généreux en comptant le demi...
Une minute d'avance, vous dîtes ? Effectivement... C'est probablement juste une erreur de ma part, hein ? ... Désirez-vous que je la remette à l'heure ?
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