Le retour par les rues où la circulation s'est à présent levée et occupe, obstrue toute ou grande partie de la largeur de l'asphalte
quitte à progresser au ralenti -
j'ai tout mon temps, autant me servir
de la minute
que j'ai d'avance -
je privilégie les trajectoires les plus droites,
les plus rectilignes ;
slalomer à bicyclette
entre les automobiles et les cars et les camionnettes
et les scooters et les bus et les motos
me semble bien trop hasardeux, périlleux, dangereux
pour que je m'y essaye, que je m'y risque,
je n'ai rien d'une tête brûlée
et pollue chaque décibel de l'espace, de l'environnement sonore de ses échanges de klaxons et de ses flots d'insultes et d'insanités proférées,
le vélo que j'ai volé
est dépourvu de sonnettes -
vecteur bien connu
d'instabilité et de déséquilibre -
je me vois dans l'obligation de
redoubler d'inventivité et d'intensité
dans les obscénités que je lance
à mes compagnons de routière infortune
embouteillés dans leurs voitures
me ramène à ma propre solitude. Je vais devoir me débrouiller, me dépatouiller avec ce que je sais et ce que je devine, avec les quelques mots et les quelques gestes qui m'ont été abandonnés comme autant d'indices, de petits cailloux blancs sur la voie de l'explication.
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