Il est très précisément onze heures passées d'une minute (11 h 01)
à ma montre -
qui certes n'en est pas une stricto sensu,
à laquelle je ne peux donc me fier,
à laquelle je ne peux donc me fier,
mais comment, autrement,
pourrais-je lire l'heure ?
quand je pousse la porte de L'Horloger de Saint Paul.
J'y reçois un accueil digne de ceux réservés aux chefs d'état. En grande pompe.
je prévois de regarder le film de Tavernier
avec Philippe Noiret,
L'Horloger de Saint-Paul,
demain ou après-demain
J'y reçois un accueil digne de ceux réservés aux chefs d'état. En grande pompe.
moi qui ne chausse que du 41
Un véritable concert
gongs, cymbales, cloches et clochettes,
grelots, bipeurs qui,
en langage horloger, sont probablement des topeurs,
carillons électriques...
qui, de façon apparemment désordonnée,
sans souci apparent d'unisson,
vibrent, tintent, sonnent, résonnent,
tintinnabulent
- mon mot préféré de toute la langue française -
- mon mot préféré de toute la langue française -
bipent ou topent
buzzent, carillonnent...
marque cette heure solennelle.
je n'avais pas eu droit
à tant d'attention, avant-hier,
lors de ma première visite, lors de l'achat
de ce que je croyais être ma nouvelle montre
On joue en mon honneur. La main sur le cœur, je ferme les yeux pour feindre l'attachement à ma patrie - à ma patrie supposée - et m'adonner à l'un de mes jeux favoris : un blind-test. Malgré mes efforts de concentration, je ne reconnais pas l'hymne national qui est interprété, soit que la réorchestration déconcertante (voire hasardeuse) qui m'est servie, faisant la part belle aux percussions, l'a rendu complètement méconnaissable, soit que le pays dont l'horloger
je ne sais si je parle ici
du vendeur ou du réparateur -
je ne parle pas du fabriquant
me croit l'éminent représentant
je ne sais ce qui,
en tout lieu où je me trouve,
me donne l'air d'un étranger -
non pas d'un touriste
mais d'un émigré et / ou d'un immigré,
d'un exilé
non pas d'un touriste
mais d'un émigré et / ou d'un immigré,
d'un exilé
est si minuscule, si insignifiant
le triangle du concert des Nations
qu'il ne prend jamais part aux grandes rencontres sportives, seules occasions
avec les défilés militaires
dont je me tiens le plus éloigné possible
d'entendre (plus que d'écouter), de subir la guimauve patriotique que les états se choisissent comme emblème sonore.
les Espérantistes se seraient-ils également composé un hymne ?
et dessiné un drapeau ?
et écrits une devise ?
(dans cette langue dans laquelle pourtant personne ne pense)
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