En retard. Je suis en retard. Très en retard.
Il va falloir me résoudre à prendre le métro.
Me résoudre ? Qu'on ne s'y méprenne pas, j'adore le métro. J'adore prendre le métro. Le métropolitain - il mérite bien qu'on le désapocope de temps à autre - est indissociable de Paris. Prendre le métropolitain est indissociable du fait d'être Parisien. Je n'ai pas besoin de rappeler mon inconditionnel amour de Paris par une subtile prétérition, tout le monde a compris et je n'aime ni me répéter ni me prétéréter. Cet amour absolu englobe (évidemment) le métro. Car le métro est Paris. Il n'en est pas qu'un moyen de transport parmi d'autres. Il en est un univers, un monde, un microcosme à part entière.
Le métro, c'est une vibration, un souffle, des sons, des odeurs, des couleurs, des décors, des saynètes qu'on ne rencontre - pour le meilleur et pour le pire - nulle part ailleurs.
C'est deviner, au courant d'air qui la précède, au tremblement du quai qui l'attend et à la stridence du dernier virage qu'elle avale, la rame à l'approche, avant même que ses lumières ne violent l'obscurité du tunnel.
C'est se sentir mal à l'aise quand, dans un wagon vide ou presque, ce passager tout aussi solitaire que vous l'êtes, décide de venir s'asseoir sur le siège voisin du vôtre plutôt que d'aller occuper une des 46 autres places libres.
C'est, après une longue journée de travail, s'endormir sur son siège, bercé par le léger balancement de la rame, se réveiller cinq stations trop loin et choisir, plutôt que de prendre la même ligne dans l'autre sens, d'utiliser les correspondances pour découvrir des stations dont on ne connaît pas encore le décor.
Ce sont les chanteurs ambulants, avec leur accordéon, leur petit ampli qui grésille, leur violon qui grince, leur guitare, leur accent indéfinissable et leur façon tout personnelle de réécrire les paroles des standards de la chanson française. Ce sont les vendeurs à la sauvette et leurs étalages de fruits aux couleurs trop parfaites pour ne pas être suspectes, de Tour Eiffel en plastique made in Indonesia et de jouets décorés à la peinture au plomb. Ce sont les SDF qui y vivent, y mangent, y dorment, à côté des usagers dans une totale et parfaitement réciproque indifférence. Ce sont ces idiots et idiotes qui, trop chargé(e)s de valises, de sacs de courses ou, pire, de poussettes baveuses et pleurnicheuses, vous demandent de l'aide pour monter ou descendre les escaliers qui relient les couloirs de correspondance et les quais, auxquels vous pouvez répondre par un haussement d'épaule et un sourire narquois sans choquer les autres passants - entre Parisiens, on se comprend...
Oui, j'aime le métro, j'en suis Zazie...
Quand je pense que des bus, ces transports de villes de province sillonnent les rues de Paris - que je n'appelle jamais, comme ces foutus touristes de province, la Capitale : le reste du pays n'a aucune valeur pour moi, en être la capitale n'a donc aucun intérêt - j'en suis malade et dégouté et irrité... ça me révulse et ça me fout la gerbe et la nausée... Je ne comprends pas qu'on autorise dans Paris la circulation de bus... Le bus, dans Paris, ne devrait pas avoir droit d'être, pas droit d'exister. Quel besoin de bus quand on a le métro ? Quel besoin d'ajouter aux voitures - qui sont elles-mêmes largement dispensables - embouteillées à toute heure du jour et de la nuit, des bus alors qu'on a le métro ? Et comme si ça ne suffisait pas qu'on ait déjà d'inutiles bus alors qu'on a le métro, voici qu'on ajoute, qu'on construit des lignes de tramways... et pourquoi pas des trolleys ?
Et quand je pense que des villes de province se permettent de creuser des tunnels pour y faire à leur tour circuler des équipement roulants qu'ils osent appeler du nom noble et fier de métro, il me prend de véritables envies de génocides et de crimes de guerre... avant que cette colère ne se transforme (assez rapidement, qu'on se rassure) en une simple pitié pour ces maires et leurs administrés qui croient ainsi sortir leur ridicule commune de l'insignifiance...
Il va falloir me résoudre à prendre le métro.
Me résoudre ? Qu'on ne s'y méprenne pas, j'adore le métro. J'adore prendre le métro. Le métropolitain - il mérite bien qu'on le désapocope de temps à autre - est indissociable de Paris. Prendre le métropolitain est indissociable du fait d'être Parisien. Je n'ai pas besoin de rappeler mon inconditionnel amour de Paris par une subtile prétérition, tout le monde a compris et je n'aime ni me répéter ni me prétéréter. Cet amour absolu englobe (évidemment) le métro. Car le métro est Paris. Il n'en est pas qu'un moyen de transport parmi d'autres. Il en est un univers, un monde, un microcosme à part entière.
Le métro, c'est une vibration, un souffle, des sons, des odeurs, des couleurs, des décors, des saynètes qu'on ne rencontre - pour le meilleur et pour le pire - nulle part ailleurs.
C'est deviner, au courant d'air qui la précède, au tremblement du quai qui l'attend et à la stridence du dernier virage qu'elle avale, la rame à l'approche, avant même que ses lumières ne violent l'obscurité du tunnel.
C'est se sentir mal à l'aise quand, dans un wagon vide ou presque, ce passager tout aussi solitaire que vous l'êtes, décide de venir s'asseoir sur le siège voisin du vôtre plutôt que d'aller occuper une des 46 autres places libres.
C'est, après une longue journée de travail, s'endormir sur son siège, bercé par le léger balancement de la rame, se réveiller cinq stations trop loin et choisir, plutôt que de prendre la même ligne dans l'autre sens, d'utiliser les correspondances pour découvrir des stations dont on ne connaît pas encore le décor.
Ce sont les chanteurs ambulants, avec leur accordéon, leur petit ampli qui grésille, leur violon qui grince, leur guitare, leur accent indéfinissable et leur façon tout personnelle de réécrire les paroles des standards de la chanson française. Ce sont les vendeurs à la sauvette et leurs étalages de fruits aux couleurs trop parfaites pour ne pas être suspectes, de Tour Eiffel en plastique made in Indonesia et de jouets décorés à la peinture au plomb. Ce sont les SDF qui y vivent, y mangent, y dorment, à côté des usagers dans une totale et parfaitement réciproque indifférence. Ce sont ces idiots et idiotes qui, trop chargé(e)s de valises, de sacs de courses ou, pire, de poussettes baveuses et pleurnicheuses, vous demandent de l'aide pour monter ou descendre les escaliers qui relient les couloirs de correspondance et les quais, auxquels vous pouvez répondre par un haussement d'épaule et un sourire narquois sans choquer les autres passants - entre Parisiens, on se comprend...
Oui, j'aime le métro, j'en suis Zazie...
Quand je pense que des bus, ces transports de villes de province sillonnent les rues de Paris - que je n'appelle jamais, comme ces foutus touristes de province, la Capitale : le reste du pays n'a aucune valeur pour moi, en être la capitale n'a donc aucun intérêt - j'en suis malade et dégouté et irrité... ça me révulse et ça me fout la gerbe et la nausée... Je ne comprends pas qu'on autorise dans Paris la circulation de bus... Le bus, dans Paris, ne devrait pas avoir droit d'être, pas droit d'exister. Quel besoin de bus quand on a le métro ? Quel besoin d'ajouter aux voitures - qui sont elles-mêmes largement dispensables - embouteillées à toute heure du jour et de la nuit, des bus alors qu'on a le métro ? Et comme si ça ne suffisait pas qu'on ait déjà d'inutiles bus alors qu'on a le métro, voici qu'on ajoute, qu'on construit des lignes de tramways... et pourquoi pas des trolleys ?
pfffiittt...
je viens de cracher de dégoût
sur mon magnifique parquet Point de Hongrie...
Et quand je pense que des villes de province se permettent de creuser des tunnels pour y faire à leur tour circuler des équipement roulants qu'ils osent appeler du nom noble et fier de métro, il me prend de véritables envies de génocides et de crimes de guerre... avant que cette colère ne se transforme (assez rapidement, qu'on se rassure) en une simple pitié pour ces maires et leurs administrés qui croient ainsi sortir leur ridicule commune de l'insignifiance...
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