j’y étends mon linge
chemise, pantalon, chaussettes et caleçon
qu’elle me rendra froissés
empreintes sur les tissus
de ses vibrations dans l’air
la seconde corde - c’est une scie
fait bander mon arc
elle n’est pas seule
tant de projets, coups d’avance, rêves, plans
en plan
mais unique œil directeur
je ne vise qu’un lièvre à la fois
la troisième corde m’arrache au sol
à sauter je la fais tourner
par dessus la tête sous mes pieds
avant de monter échauffé
au combat, palpitant à 147
disposé à encaisser plus qu’à l’accoutumée
issue inchangée
la quatrième corde est un rai
je la tends, déformation professionnelle
on ne sort pas indemne de tant de temps
à radoter
entre deux points du cercle
passe-t-elle par son centre
qu’elle égale deux rayons
la cinquième corde, accordons-nous à la laisser là
pas plus que la bête, lapin
dont on ne prononce le nom
sur un bateau, croiseur, yacht, chalutier, paquebot
ne prendra la mer
que des bouts
la seule corde y est
ma sixième corde, mi grave mi-réconfortante
je me la garde
pour un soir, une nuit
d’angoisse
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