Something Old, Something New, Something Borrowed, Something Blue
J’ai sur mon bureau une grenouille. Une grenouille bleue. C’est C. qui me l’a donnée. Hier. La grenouille était sur le lit de la chambre d’amis. Au milieu de tout un tas d’objets. Je l’ai de suite trouvée très belle. Je l’ai dit, Oh, elle est belle, la grenouille. Alors C. me l’a donnée. Si elle te plaît, prends-la.
C’est une grenouille chinoise. En métal. Émaillé. Bleu. Marine. Profond. Avec des points rouges cerclés d’or sur le dos. Alignés par six ou huit. Séparés par des ondulations dorées. D’autres cercles dorés forment des points bleus sur le ventre et les cuisses. Comme des ronds dans l’eau entre des feuillages verts et des fleurs blanches teintées de rose. Des lotus je suppose. Une autre de ces fleurs blanches sur le sommet du crâne sépare les deux grands yeux - imagine-t-on une grenouille avec de petits yeux ? - à la pupille noire très large très ronde. Sous la grenouille, étonnamment, comme des écailles dessinées. La bouche est immense. La bouche est ouverte. La grenouille est creuse. On peut y glisser, y glisser quoi ? Au risque de le perdre, au risque que ça reste coincé. Je ne tente pas d’y mettre une pièce.
J’ai sur mon bureau une grenouille bleue. Je commence aujourd’hui à écrire un nouveau roman. J’ai peur de ne pas aller au bout.
13 février 2023
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