Quel scandale, quelle arnaque…
100 pages, c’est ce qui était annoncé, écrit en tous chiffres et lettres sur la couverture du cahier à petits carreaux format A5 acheté chez Monoprix. Et moi, je ne me suis pas méfié, je n’ai pas vérifié, j’ai commencé à écrire dans ce cahier, à l’encre noire, je me suis mis à le remplir sans prendre de précaution…
… mais voilà que je m’en aperçois à présent, c’était un mensonge, une escroquerie, de la publicité mensongère. 100 pages ? Mon œil, mon cul, mes… ne tombons pas dans la vulgarité… 100 pages, non. Oh ! j’ai compté, recompté, ce ne fut pas trop ardu, je les numérote au fur à mesure mes pages, il m’a suffi de lire et relire les nombres inscrits en haut à droite de mes pages manuscriptées, d’être sûr qu’il n’y avait ni oubli omission ni doublon répétition.
Non, il n’y avait nulle erreur. 54 numéros - je n’utilise que les recto, pas les verso des pages, pas toujours du moi, le verso c’est pour les corrections les notes de la page d’en face. 54, donc. 108 pages. Sans même tenir compte des couvertures. On peut écrire sur le carton des couvertures. On arrive vite à 110.
On se croirait chez le boucher. Je vous en ai mis un peu plus, je vous le laisse ? On vend de quoi écrire comme on vend de la chair à saucisse et du fromage de tête.
Pour le même prix, 8 pages de plus. Et on se préoccupe du travail supplémentaire que ça va me demander de remplir ces pages non prévues ? Du temps, de l’encre et des idées consacrées à ces pages inattendues ? Tout ça pour le même prix. 3,90 euros, c’était pour 100 pages, pour 50 recto. Voilà que pour le même prix, je dois gratter la feuille et me gratter la tête davantage. Travailler plus pour le même prix.
C’est du Sarkozy réinventé. Et on repense alors à son « l’écologie, ça va un temps ». C’est sûr, si pour 100 pages, il en faut 108, on a pas fini d’en couper pour rien, des arbres. On a pas fini d’en gâcher de la pâte à papier.
Je n’ai pas le choix, désolé. J’arrache les 4 feuilles imprévues. Corbeille à recycler. J’entame un nouveau cahier.
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