mardi 12 décembre 2023

Seven

Je m’étais toujours dit que l’atmosphère humide, poisseuse du film Seven était trop artificielle, trop cinématographique. Que cette pluie continue qui s’abat sur l’enquête dans laquelle pataugent Pitt et Freeman et cette absence de lumière collaient trop aux crimes sordides de Spacey pour être vrais.


Puis il y eut les six ou sept ou huit - je ne compte plus - dernières semaines à Limoges.


De la pluie et du vent, du vent et de la pluie pour reprendre le monostiche Paris en Été de Jean Chystosome Larcher. Et le soleil qui ne se lève plus. Éteint, détrempé de tant d’eau. Je vis dans Seven.


La Vienne ronge ses berges. Monte, monte. Menace la cathédrale et les Halles. Ou peu s’en faut. Limoges dégouline, coule, s’enfonce dans un marécage. Limoges abrite Seven. Et je prends peur.


Peur d’être puni pour mes péchés capitaux. Je ne me rappelle jamais la liste complète des sept. Pour la gourmandise, la luxure et la paresse, je plaide coupable. Je ne sais quelle torture on me réserve. Pour l’envie, je crois ne pas m’y abandonner trop souvent.


Peur que mes vinyles sautent au passage du trolley - il n’y a pas encore de métro à Limoges.


Je vis dans la ville de Seven. Je ne cherche surtout pas à en savoir plus. Je ne tiens pas à retrouver la tête de Natacha dans un carton. What’s in the box ? What’s in the box ?


Film à la réputation bien trop flatteuse, Seven. Pas le grand film noir, le grand thriller polar qu’on veut nous faire croire. Et je ne supporte plus Brad Pitt. Ses mimiques et son sourire moqueur reproduits de film en film. Ad Astra, vu avant-hier m’a mis en colère.

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