Le problème avec les bibliothèques - car oui, hier, je me suis retrouvé pour la première fois à la BFM, splendide bâtiment d’ailleurs ; il faut dire que je n’avais pas branché ma guitare électrique, ma Jaguar depuis près de deux ans, ça a dû créer des surtensions dans tout Limoges, le réseau n’est pas configuré pour supporter telle décharge, le courant a sauté dans le bureau de Natacha à 500 m de là, elle a dû rentrer télé-travailler, j’ai préféré m’exiler - c’est que c’est rempli de livres… il y en a même qui sont mis en évidence, en tête de rayon ou dans des bacs spéciaux… et parmi ces livres recommandés par les bibliothécaires, il y en a toujours un ou un autre pour attirer mon attention… et un livre à lire, à feuilleter, c’est le danger, on ne peut pas lire et travailler en même temps, lire et écrire en même temps… je n’ai pas, peu travaillé à la bibliothèque. Pas à mes textes en tout cas.
J’ai recopié. Quatre pages de Roger Caillois qui m’en prennent sept manuscrites dans le bloc A4 à petits carreaux que j’avais pris avec moi. Pourquoi recopier quand j’aurais pu photographier les pages ou les photocopier ou me contenter de noter les références du texte pour me l’acheter plus tard - ce que je ferai peut-être, plus tard. On ne lit bien qu’un crayon à la main disait Pivot. Je crois que ce n’est pas faux. Et découvrir le texte mot à mot et s’imprégner de chaque mot, réfléchir à chaque mot individuellement ou presque, c’est ce que permet excellemment la copie manuscrite.
Le texte que j’ai choisi de recopier, je l’ai choisi sur ces trois premiers paragraphes. Il en compte vingt-trois. Chaque nouveau paragraphe me faisait aimer ce texte plus encore. Le texte s’intitule Art Poétique ou Confession Négative. Il s’achève ainsi :
XXIII
J’ai choisi cette voie librement. Je ne me plaindrai pas d’avoir échoué : une autre réussite ne m’eût pas satisfait.
Je n’ai pas regretté de n’avoir rien écrit hier, à la bibliothèque.
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