Le gamin, la quinzaine, avance d’un pas non décidé, c’est tout de même un ado, mais étonnamment assuré alors qu’il a le regard plongé sur son téléphone portable, un smartphone. Il ne relève pas la tête de l’écran que je ne peux voir, une longue mèche de cheveux pend devant ses mains, comme un rideau ou un paravent , je ne sais s’il est engagé dans une conversation par messages courts emplis d’abréviations et de fautes de français, s’il est plongé dans un jeu vidéo plus ou moins idiot ou s’il dispose d’un radar qui lui permet de si bien éviter les obstacles. En effet, il s’arrête au feu piéton rouge, slalome entre les passants, saute par dessus les déjections canines sans l’ombre d’une hésitation et sans que son regard ne quitte les millions de pixels de son appareil à l’arrière orné d’une pomme.
Finalement, il en a terminé, range son téléphone dans la poche de son manteau et redresse le buste. Je comprends bien son agilité tête baissée. La longue mèche de cheveux à présent lui tombe devant les yeux. La tête relevée il ne voit pas mieux que la tête baissée. Il a davantage de risques ainsi que happé par son écran de heurter une bite ou un poteau de signalisation.
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