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Pas plus que de femmes, le talent de MLM ne lui a apporté la richesse. Je pensais naïvement que ses toiles s’arrachaient à des montants à six ou sept chiffres - sans compter la virgule - et que ses droits d’auteur lui rapportaient de quoi vivre dans le luxe, caviar et champagne à gogo servis au bord de sa piscine personnelle, installée sur le toit d’un immeuble prestigieux.
Il n’en est rien. MLM vit dans un studio dont le seul équipement est un lavabo, une modeste et branlante commode dans laquelle sont rangés deux pantalons usés aux genoux et aux fesses, trois chemises aux motifs passés, cinq caleçons d’une propreté douteuses et cinq paires de chaussettes dépareillées, et un bureau qui apparemment sert également de table à manger. Pas de lit, il s’aménage un couchage avec ses livres de poche et de la toile non enchâssée. Pas de quoi cuisiner, un tas de boîtes de sardines, thons et maquereaux en conserve, certes, pas de la marque la moins chère, La Belle-Îloise, et du café déshydraté - il utilise l’eau chaude du robinet, pas de bouilloire - constituent ses repas : il ne fréquente non plus les restaurants. Les toilettes, évidemment sont sur le palier.
Ces conditions si ce n’est précaires tout du moins spartiates nous amènent à ma seconde motivation pour avouer aujourd’hui que je ne suis pas le vrai MLM.
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