dimanche 24 mars 2019

La Montre (1.11)

L'horloger, le vendeur, pas le fabricant que j'ai mis, lui et son mode d'emploi, provisoirement de côté pour continuer, pour poursuivre mon enquête, ni le réparateur,

je ne peux cependant exclure
que, le moment venu,
le vendeur se révèle
être également le réparateur -
comme les politiques avec leurs mandats
ou les poissonniers qui,
pour la plupart, cumulent
les fonctions poissonnières,
certains horlogers cumulent
probablement certainement à coup sûr
les fonctions horlogères

l'horloger, le commerçant donc, je me rappelle chacun de ses gestes. Je peux le garantir et le certifier,

d'un œil certes non expert -
je ne suis pas horloger,
ni vendeur, ni fabricant, ni réparateur,
ni porteur de montre
stricto sensu

le travail n'a pas été bâclé. Je le revois encore, le vendeur, l'horloger, distinctement, comme si c'était hier,

c'était effectivement hier

retrousser jusqu'au coude, de sa main gauche, la manche droite de sa chemise blanche à fines rayures bleues, tout en tournant dans le sens trigonométrique,

je ne ferai plus de commentaires
sur l'état des connaissances
ou d'ignorance scientifique(s)
et, plus particulièrement,
mathématique(s)
du personnage principal
et / ou du narrateur -
autant de contradictions,
ce ne peut être que voulu
de la part de l'auteur

le sens antihoraire, le sens inverse des aiguilles d'une montre,

le détail est révélateur,
il crève les yeux,
c'est l'évidence même...
une nouvelle fausse piste, obligatoirement -
il vaut mieux ne pas en tenir compte

 le poignet droit de 90°, consulter longuement

le temps de consultation
de la montre, de sa montre,
par l'horloger, le vendeur,
pas le fabricant ni le réparateur,
m'a paru long, très long,
plusieurs secondes,
cinq ou six,
peut-être dix ou douze ou vingt...
ce n'est qu'une impression,
je ne peux être plus précis,
je n'ai pas pensé à le chronométrer, l'horloger,
pendant qu'il consultait sa montre,
je n'avais alors aucune raison de le chronométrer,
l'horloger, pendant sa consultation,
je ne pouvais m'imaginer
que le temps de consultation, par l'horloger,
de sa montre, puisse avoir une importance quelconque,
je n'avais alors aucun moyen de le chronométrer,
l'horloger, pendant qu'il consultait sa montre,
puisque je n'avais pas de montre -
je n'ai d'ailleurs toujours pas de montre
stricto sensu -
et que l'expérience et son retour
auraient décrédibilisé a posteriori
toute tentative de chronométrage
à partir des pendules, horloges et montres
exposées dans cette boutique,
(pourtant une maison de confiance)
où des montres non à l'heure,
des montres qui ne sont pas des montres stricto sensu,
sont vendues

l'heure à sa montre avant de lentement, très lentement, très précisément, très méticuleusement faire tourner la molette idoine

toutes ces manoeuvres,
l'horloger les a effectués
sans même avoir besoin de consulter
le mode d'emploi qui fait également office
de notice de présentation
de la montre - qui n'était pas encore ma montre
mais n'allait pas tarder à le devenir, ma montre,
une montre certes pas stricto sensu -
preuve s'il en est qu'il savait ce qu'il faisait

de ma montre

ce que je croyais être ma montre,
une montre
une montre stricto sensu

et de la renfoncer, la molette, au moment opportun. Ça non, le travail n'a pas été bâclé...

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