Aussitôt ouverte, aussi refermée, la piste menant aux gauchers. Il ne me reste qu'un fait observé à considérer et à écarter.
maintenir le plus longtemps possible
ma minute d'avance
hors de toute explication rationnelle -
il n'arrive malheureusement pas tous les jours
d'avoir une minute d'avance à sa montre...
le retour au train-train, au quotidien, à la normalité
pourrait être difficile à supporter,
je pourrais bien y perdre la raison et mon latin
je pourrais bien y perdre la raison et mon latin
L'horloger, le vendeur, est fumeur. Les traces jaunâtres brunâtres marronnâtres bistrâtres sur deux doigts - l'index et le majeur - de sa main gauche
et si je la tenais là
la preuve de la gauchitude de l'horloger ?
mais à quoi me servirait-elle désormais, cette preuve,
maintenant que j'ai refermé la piste menant aux gauchers ?
et parmi les poils de sa moustache grisonnante ainsi que l'odeur de tabac froid qui alourdit l'atmosphère de sa petite boutique à la solide réputation - une maison de confiance - l'attestent, sont accablantes, indéniables. L'horloger, le vendeur - pas le fabricant (a priori) ni le tenancier de l'horloge parlante (a priori) - et moi-même partageons ce vice de tous les délices, de toutes les voluptés.
Cette minute d'avance serait-elle un discret signe de ralliement, de reconnaissance des fumeurs, la marque d'un rite d'initiation d'une société secrète d'accrocs à la nicotine, à laquelle, en raison des deux ou trois ou quatre ou cinq ou six ou dix ou douze
quand on aime, on ne compte pas
cigarettes quotidiennement crapotées
pour me donner une contenance
et me faire - un peu - tourner la tête
j'aurais été d'office associé ?
Ou serait-elle, cette minute d'avance le dernier coup fumeux de lobbyistes inféodés à l'industrie du tabac ? S'ils veulent de moi, les tabagistes, les tabageurs, comme soutien dans leurs manœuvres politico-temporelles, il va falloir m'expliquer les tenants et les aboutissants de cette minute d'avance et de son rapport avec la clope... car les deux ou trois ou quatre ou sept ou huit ou vingt ou trente cigarettes quotidiennement crapotées ne m'ont jamais fait me sentir en avance sur mon temps. Dans le cas contraire, c'est deux ou trois ou cinq ou cinquante paquets de cigarettes que je grillerais par jour... et j'avalerais la fumée.
Ou serait-elle, cette minute d'avance le dernier coup fumeux de lobbyistes inféodés à l'industrie du tabac ? S'ils veulent de moi, les tabagistes, les tabageurs, comme soutien dans leurs manœuvres politico-temporelles, il va falloir m'expliquer les tenants et les aboutissants de cette minute d'avance et de son rapport avec la clope... car les deux ou trois ou quatre ou sept ou huit ou vingt ou trente cigarettes quotidiennement crapotées ne m'ont jamais fait me sentir en avance sur mon temps. Dans le cas contraire, c'est deux ou trois ou cinq ou cinquante paquets de cigarettes que je grillerais par jour... et j'avalerais la fumée.
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