J'ai à traverser tout Paris. Le détour par l'armoire et la penderie est obligatoire si je ne veux exposer ma (certes fort modeste) virilité aux passants qui n'en demandent certainement pas tant et risquer, pour exhibitionnisme, un passage par la case Prison (sans passer par la case Départ, sans toucher 20000 francs - l'enfantillage de cette parenthèse me ralentit... il faut que je me concentre davantage pour garder un rythme trépidant) qui, assurément, me retarderait plus encore. Je ne flâne cependant pas au milieu de mes étagères couvertes de la pointe en matière de mode. Au hasard, comme ils me tombent sous la main, sans les choisir, sans me soucier des couleurs, des motifs et de leurs harmonieux et mutuels accords - la réputation d'élégance dandy et de chic trendy que j'avais mis des années à me bâtir va en prendre un sacré coup... tant pis, il y a urgence : il faudra composer avec mon allure auguste pour la suite de ce roman (oui, j'ai de l'ambition pour ce texte) - j'enfile une chaussette, une deuxième, un pantalon et une chemise dont les courtes manches m'incitent à penser qu'il s'agit d'une chemisette.
Je n'ai pourtant, je suis formel, jamais (oh, non, jamais !) acheté de chemisette... pourquoi aurais-je acheté une chemisette... pourquoi aurais-je dépensé de l'argent pour une chemisette... moi qui ai les chemisettes en horreur... moi qui trouve les chemisettes laides et moches et ringardes (plus encore lorsqu'elles sont portées avec une cravate) et même, si je puis dire, un peu absurdes (d'une chemise, il suffit de retrousser les manches si besoin est, alors que d'une chemisette, on ne peut allonger les manches lorsque c'est nécessaire)... à moins que je n'ai acheté cette chemisette par erreur... ça arrive les erreurs... même à moi, il m'arrive de faire des erreurs...
Quitte à anticiper quelque peu sur le récit et afin de ne pas, plus tard, freiner l'élan de celui-ci par une digression inutile, je m'apercevrai plus loin dans le texte que de chemisette il n'est pas question mais qu'il s'agit d'un simple polo. Comment j'ai pu confondre - même dans la précipitation - une chemisette et un polo, en revanche, ne sera pas expliqué...
Je n'ai pourtant, je suis formel, jamais (oh, non, jamais !) acheté de chemisette... pourquoi aurais-je acheté une chemisette... pourquoi aurais-je dépensé de l'argent pour une chemisette... moi qui ai les chemisettes en horreur... moi qui trouve les chemisettes laides et moches et ringardes (plus encore lorsqu'elles sont portées avec une cravate) et même, si je puis dire, un peu absurdes (d'une chemise, il suffit de retrousser les manches si besoin est, alors que d'une chemisette, on ne peut allonger les manches lorsque c'est nécessaire)... à moins que je n'ai acheté cette chemisette par erreur... ça arrive les erreurs... même à moi, il m'arrive de faire des erreurs...
Quitte à anticiper quelque peu sur le récit et afin de ne pas, plus tard, freiner l'élan de celui-ci par une digression inutile, je m'apercevrai plus loin dans le texte que de chemisette il n'est pas question mais qu'il s'agit d'un simple polo. Comment j'ai pu confondre - même dans la précipitation - une chemisette et un polo, en revanche, ne sera pas expliqué...
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