dimanche 17 novembre 2019

En Retard (7)

Reprenons.
Mon chat (je préfère garder le masculin même si c'est une femelle) tente de s'engouffrer derrière moi dans l'ouverture de la porte et de me suivre dans la cage d'escalier. D'un geste habile, rapide, habitué, je glisse mon pied sous le ventre rebondi - les chats d'appartement ne font pas assez d'exercice, le gras les transforme inexorablement en culbuto, les croquettes de régime, même rationnées, ne sont pas assez efficaces - de ma fauvette à tête grise et la repousse d'une pichenette savamment dosée qui l'envoie au milieu du salon, sur ses quatre pattes - aucun animal n'a été blessé durant l'écriture de ce texte.

Dans l'opération, ma chaussure droite, parce que je ne l'avais pas lacée, échappe à mon pied et, suivant une trajectoire similaire (mais non identique) à celle de ma féline compagne, va s'écraser contre le mur, juste sous le cadre d'une de mes estampes japonaises. Aller chercher ma chaussure me fera perdre quelques secondes et mon chat profitera de ma nouvelle tentative de sortie pour lui-même tenter une nouvelle sortie. L'histoire risque de se répéter, de bégayer, d'entrer dans une situation comique de répétition. J'aimerais vraiment avoir le temps pour cela, réécrire la même chose dix ou vingt ou cent fois de suite... mais je suis en retard. Je ferme la porte...
Je continuerai avec une seule pompe. Ce n'est pas pour me déplaire. Les chaussures sont de véritables instruments de torture. Quand elles ne provoquent ou ne favorisent pas la formation, l'émergence d'ampoules, d'oignons, d'échauffements, de coupures, de mauvaises odeurs ou de champignons, entre les orteils ou au niveau du talon, ce sont de petits cailloux qui s'y glissent et vous déchirent la plante du pied. Au moins, mon pied dextre sera épargné par les blessures et les morsures cordonnières. J'irai à cloche-pied.

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