Une voix dans mon dos me coupe dans mon élan alors que je viens de claquer la porte (ai-je pensé à prendre les clefs ? à vérifier plus tard) et m'apprête à dévaler trois à trois les marches des escaliers. Mes parents m'ayant inculqué - à grand renfort de coups de fouet, de martinet et de ceinture, de gifles, de fessées, d'oreilles tirées et de coups de règle sur les doigts, de douches glacées puis brûlantes puis glacées puis brûlantes etc., de privations de dessert et d'obligations de finir mon assiette de blettes (la pire des punitions), bref, à grand renfort de toutes sortes de châtiments corporels et psychologiques et de bon vieux temps où l'on pouvait éduquer un gosse proprement et dans les règles de l'art sans avoir douze douzaines (une grosse) d'associations d'aide et de protection de l'enfance (putain de hippies et de soixante-huitards attardés) sur le dos - les notions élémentaires de politesse, je ne peux poursuivre mon chemin comme si de rien était et ne pas tenir compte de ce bonjour. Je me retourne donc pour faire preuve des obligatoires et habituelles hypocrisies et perdre par la même occasion quelques minutes supplémentaires en vaines palabres.
Face à moi, ma voisine de palier, la très respectable et néanmoins étonnamment sympathique nonagénaire (les jours où il ne pleut pas et où ses rhumatismes ne la font pas souffrir le martyre, elle paraît dix ans de moins) connue sous le sobriquet de Ginette, très souvent raccourci en Gigi - rien cependant n'interdit de penser qu'elle s'appelle en réalité Simone, Jeanine, Angèle, Polymnie ou Marie-Liesse, les gens se choisissent parfois des petits noms pires que leur état civil original... j'ai bien, moi-même choisi pour pseudonyme Maurice ; Maurice est mon nom et mon prénom, je me fais appeler Maurice L. Maurice, MLM pour aller plus vite. Me répéter ne me fera pas aller plus vite.
Bonjour. Comment allez-vous ce matin ?
Je réponds à la formule passe-partout (qui se soucie réellement que son voisin ou son collègue passe une bonne journée ?) de ma voisine par la formule identique (situation somme toute très courante dans les inutiles conversations quotidiennes) et y ajoute une autre formule passe-partout, qui, rappelons-le, est étymologiquement scatologique.
Face à moi, ma voisine de palier, la très respectable et néanmoins étonnamment sympathique nonagénaire (les jours où il ne pleut pas et où ses rhumatismes ne la font pas souffrir le martyre, elle paraît dix ans de moins) connue sous le sobriquet de Ginette, très souvent raccourci en Gigi - rien cependant n'interdit de penser qu'elle s'appelle en réalité Simone, Jeanine, Angèle, Polymnie ou Marie-Liesse, les gens se choisissent parfois des petits noms pires que leur état civil original... j'ai bien, moi-même choisi pour pseudonyme Maurice ; Maurice est mon nom et mon prénom, je me fais appeler Maurice L. Maurice, MLM pour aller plus vite. Me répéter ne me fera pas aller plus vite.
Bonjour. Comment allez-vous ce matin ?
Je réponds à la formule passe-partout (qui se soucie réellement que son voisin ou son collègue passe une bonne journée ?) de ma voisine par la formule identique (situation somme toute très courante dans les inutiles conversations quotidiennes) et y ajoute une autre formule passe-partout, qui, rappelons-le, est étymologiquement scatologique.
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