Dans ma tentative - héroïquement couronnée de succès après quelques pirouettes et cabrioles - de me rétablir (sans m'aplatir l'appendice nasal sur la paroi lambrissée de la cage d'escalier) après avoir raté la marche nécessaire à mon rythme de descente des escaliers trois à trois, je perds ma seconde chaussure, la gauche, que je n'avais toujours pas lacée. Mon cloche-pied n'a plus lieu d'être. J'y renonce à regret et choisis de dévaler les escaliers qui me séparent encore de la porte d'entrée - que j'utiliserai (là encore) comme porte de sortie - de l'immeuble à plat ventre, dans une glissade que ne renieraient pas les meilleurs skeletonnistes, skeletonneurs, skeltonthlètes - on reconnaît les faux sports au fait qu'on ne sache en nommer les pratiquants - toujours accompagné des encouragements de Ginette qui continue à me trouver pléthore de nouveaux petits noms cochons (quelle inventivité tout de même) et tente, telle la sirène qu'elle est assurément, de me ramener à sa luxure. Les douleurs provoquées à l'entrejambe par ma glissade sur les arêtes des marches me dissuadent cependant définitivement de remonter assouvir mes désirs enchainés.
Je passe la porte de la rue sans encombre, sans difficulté aucune. On se demande pourquoi quelqu'un, un jour, eut l'idée saugrenue de dresser un obstacle entre l'intérieur et l'extérieur tout en facilitant la sortie : il suffit d'appuyer sur un bouton situé sur le mur de droite pour que la porte se déverrouille automatiquement. Un obstacle n'a-t-il pas d'intérêt que s'il présente une réelle difficulté à être franchi ? On sort d'ici si aisément, autant ne pas mettre de porte. Rien ne me retient vraiment à l'intérieur de l'immeuble... ce ne sera pas une bonne excuse pour mon retard qui grandit à chaque instant.
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