Fuir. Partir. Avancer. Le plus rapidement possible.
À pieds, avec mon orteil en moins, je n'irai pas assez vite. Je repère, à 200 mètres à peine, une station Vélib'.
À pieds, avec mon orteil en moins, je n'irai pas assez vite. Je repère, à 200 mètres à peine, une station Vélib'.
Je hais le vélo. Le déteste. L'abhorre. L'exècre. Le honnis. Et je maudis sur 108 fois 108 générations celui qui a inventé cet objet qui, littéralement, ne tient pas debout. La chute est inhérente au vélo. La chute est au vélo ce que la brûlure est au feu. Ce que la piqure est à la seringue. Ce que l'ennui est au cours de technologie. Ce que le sommeil est à la lecture de Maurice L. Maurice. Ce que la grossesse est à une soirée trop arrosée. C'est une erreur originelle. Un vice caché fondamental. Un défaut de conception. Auquel le recours à divers artifices - roulettes, béquille, sonnette, réflecteurs, guidon de triathlète, roues lenticulaires, porte-bidon, freins à disque, etc. - n'a que très partiellement remédié. Pour preuve, on recommande désormais à l'usager de porter, au minimum, un casque et, aux enfants, d'enfiler de surcroit coudières et genouillères pour chevaucher cet engin qui ne manquera jamais de vous projeter au sol.
Je n'utilise jamais le vélo. Rarement. Pas souvent. Uniquement quand je n'ai pas le choix. Quand je suis pressé. En retard... je ne suis jamais à l'heure.
Je suis passé maître dans l'art d'évaluer d'un seul coup d'œil l'équilibre d'un vélo. J'ai tant chuté par les routes et les chemins et les travers-champs. Me suis pris tant de gamelles. Ramassé tant de gadins. J'ai appris. Acquis de l'expérience. Je me suis blessé. Arraché la peau. Brisé les os. Cassé les dents. J'ai payé pour apprendre. Mes mauvais choix de vélo étaient le chemin pavé de mauvaises bûches vers la connaissance. J'en sais désormais autant voire plus que quiconque sur les vélos - keep your friends close and your enemies closer. J'ai un coup d'œil infaillible.
J'inspecte les bicyclettes disponibles. Aucune ne me satisfait pleinement. Au fur et à mesure que j'examine les bicyclettes, afin de ne pas perdre de temps à ausculter deux fois la même machine de mort, mon éclat de vitrine toujours à la main, je perce les pneus et éventre la selle de celles que j'élimine. La méthode, je le confesse, a ses limites. Pas de retour en arrière possible. C'est une méthode qui permet, parmi une sélection, de dénicher le vélo parfait, pas le meilleur vélo. Le meilleur vélo soumis à ma sagacité était, après une étude minutieuse de tous les autres, le premier... désormais à plat... je dois renoncer au cyclisme.
J'inspecte les bicyclettes disponibles. Aucune ne me satisfait pleinement. Au fur et à mesure que j'examine les bicyclettes, afin de ne pas perdre de temps à ausculter deux fois la même machine de mort, mon éclat de vitrine toujours à la main, je perce les pneus et éventre la selle de celles que j'élimine. La méthode, je le confesse, a ses limites. Pas de retour en arrière possible. C'est une méthode qui permet, parmi une sélection, de dénicher le vélo parfait, pas le meilleur vélo. Le meilleur vélo soumis à ma sagacité était, après une étude minutieuse de tous les autres, le premier... désormais à plat... je dois renoncer au cyclisme.
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