Prendre le métro sans titre de transport.
Tant qu'à être dans l'illégalité, autant l'être avec panache. Risquer une amende et une réprimande vaguement ironique de la part d'un contrôleur en uniforme mal ajusté, très peu pour moi. J'ai ma dignité. À quoi me servirait de frauder si je ne cours aucun risque ? Si je choisis la voie de la malhonnêteté, je veux que cela apporte au minimum un peu de piment à mon existence. Que j'encours un passage par la case prison (je ne referai pas ici d'allusion au Monopoly ; ceux qui le désirent pourront chercher dans un ancien numéro de En Retard), la ruine, l'opprobre ou au moins un passage à tabac en bonne et due forme, un bon matraquage, que je serve de défouloir aux membres des forces de l'ordre.
Je ne vais tout de même pas - comme feu Jacques Mangez des Pommes Chirac dans un célèbre cliché ou comme ces racailles de seconde zone (Vanves, Malakoff, Boulogne, Neuilly, Saint Ouen, Vincennes...) - me contenter de sauter le tourniquet du métro et de prendre mes jambes à mon cou (je ne suis, de toute façon, pas assez souple) si j'aperçois un agent ratpiste...
Je pourrais bien sûr joindre l'utile et l'agréable et choisir un joli postérieur féminin auquel me serrer pour passer à deux le tourniquet... mais en cette trouble époque - les années 50 de plus en plus s'apparentent au bon vieux temps ; j'aimerais tant être un des Mad Men et passer mon temps à boire dans mon bureau - où le moindre geste, même désintéressé, la moindre attitude, même anodine, peuvent être assimilés à du sexisme, du harcèlement voire de l'homophobie (pourquoi ne pas choisir un beau postérieur masculin pour passer à deux le tourniquet ?), on ne comprendrait pas qu'en me serrant ainsi je permets simplement à ma jeune - elle serait forcément jeune, est-ce de la gérontophobie ? - complice - celui ou celle qui aide un(e) fraudeur(se) à passer sans payer est aussi coupable que le(a) fraudeur(se) lui(elle)-même - à faire preuve de solidarité envers l'exclu (tout dépourvu de titre de transport est un exclu du métro) que je suis... Faut-il vraiment que la cause des femmes avance aux dépens de la solidarité ?
Non, pour prendre le métro en fraude, j'ai un plan plus aventureux.
Tant qu'à être dans l'illégalité, autant l'être avec panache. Risquer une amende et une réprimande vaguement ironique de la part d'un contrôleur en uniforme mal ajusté, très peu pour moi. J'ai ma dignité. À quoi me servirait de frauder si je ne cours aucun risque ? Si je choisis la voie de la malhonnêteté, je veux que cela apporte au minimum un peu de piment à mon existence. Que j'encours un passage par la case prison (je ne referai pas ici d'allusion au Monopoly ; ceux qui le désirent pourront chercher dans un ancien numéro de En Retard), la ruine, l'opprobre ou au moins un passage à tabac en bonne et due forme, un bon matraquage, que je serve de défouloir aux membres des forces de l'ordre.
Je ne vais tout de même pas - comme feu Jacques Mangez des Pommes Chirac dans un célèbre cliché ou comme ces racailles de seconde zone (Vanves, Malakoff, Boulogne, Neuilly, Saint Ouen, Vincennes...) - me contenter de sauter le tourniquet du métro et de prendre mes jambes à mon cou (je ne suis, de toute façon, pas assez souple) si j'aperçois un agent ratpiste...
Je pourrais bien sûr joindre l'utile et l'agréable et choisir un joli postérieur féminin auquel me serrer pour passer à deux le tourniquet... mais en cette trouble époque - les années 50 de plus en plus s'apparentent au bon vieux temps ; j'aimerais tant être un des Mad Men et passer mon temps à boire dans mon bureau - où le moindre geste, même désintéressé, la moindre attitude, même anodine, peuvent être assimilés à du sexisme, du harcèlement voire de l'homophobie (pourquoi ne pas choisir un beau postérieur masculin pour passer à deux le tourniquet ?), on ne comprendrait pas qu'en me serrant ainsi je permets simplement à ma jeune - elle serait forcément jeune, est-ce de la gérontophobie ? - complice - celui ou celle qui aide un(e) fraudeur(se) à passer sans payer est aussi coupable que le(a) fraudeur(se) lui(elle)-même - à faire preuve de solidarité envers l'exclu (tout dépourvu de titre de transport est un exclu du métro) que je suis... Faut-il vraiment que la cause des femmes avance aux dépens de la solidarité ?
Non, pour prendre le métro en fraude, j'ai un plan plus aventureux.
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