mardi 25 février 2020

Le Piano de MLM (8)

Je comprendrais, je comprends que ce texte, que les révélations contenues dans ce texte amèneront, amènent, soulèveront, soulèvent de nombreuses questions.
Questions de la part de mes fidèles lecteurs qui auront bien du mal à s’imaginer que mes capacités dans un domaine puissent surpasser mes talents littéraires. Comment leur en vouloir ? C’est mon rôle à moi, mon rôle d’écrivain, d’auteur, d’avoir de l’imagination ; ce n’est pas leur rôle à eux, lecteurs, d’en faire preuve, d’imagination. Ils n’ont, eux, lecteurs, qu’à se laisser guider par moi, n’inversons pas les rôles... Certains de mes lecteurs sont si terre à terre qu’ils ont encore des difficultés à concevoir qu’il m’arrive d’exagérer voire de mentir...
Questions de la part des amateurs de ma, de mes peinture(s), qui ne voudront pas croire (c’est le propre de l’amateur de peinture de ne croire que ce qu’il voit - Thomas pourrait être leur saint patron protecteur) que je puisse être plus à l’aise encore avec les touches noires et blanches qu’avec les touches de couleur dont je tâche les virginales étendues de mes toiles et feuilles de Canson.
Questions de la part de tous mes admirateurs, de tous mes fans, de tous ceux qui ne cherchent qu’une raison de plus pour ne plus vivre qu’à travers l’amour qu’ils portent à mon œuvre déjà protéiforme et à ma personnalité si déroutante. Questions de la part de tous ceux qui étrangement hésitent encore à m’aduler et ne cherchent qu’une excuse pour tomber sous mon charme.
Questions également de mes proches. De mes parents notamment. Qui, je le suppose, peut-être à tort, font également partie de la cohorte de mes admirateurs - ils sont si facilement impressionnables.


Comment se fait-il qu’on ne m’ait jamais entendu jouer ?
Comment ai-je réussi l’exploit de cacher un tel don durant près de trente étés, trente hivers, trente printemps et presqu’autant d’automnes ?
Pourra-t-on bientôt m’entendre jouer ? Interpréter les morceaux de mes prédécesseurs ? Mes propres compositions ?



Patience, j’y viens.

Aucun commentaire: