Le problème avec En Retard, c’est que je n’ai pas le temps. Je ne me laisse pas le temps. Je m’interdis d’avoir le temps. M’interdis d’écrire durant la semaine. M’interdis de penser pendant la semaine. D’écrire En Retard. De penser à En Retard. Penser à et écrire En Retard en avance, pendant la semaine, ce serait plus que de la triche, ce serait carrément changer de concept. Ce serait ne plus écrire En Retard mais un autre texte. Le début d’En Retard, certes, je l’ai vraiment écrit. Réfléchi. Modifié. Remodifié. Re. Je n’irai pas jusqu’à dire fignolé. Je n’en étais pas loin. De le dire. Depuis, cependant, à partir du numéro 7 ou 10 ou 11, quelque part par là, c’est véritablement balancé à la dernière minute ou presque. Pas du premier jet mais pas loin. C’est littéralement du brouillon. Ce qu’habituellement je rature, cache, ne garde que pour moi...
Et le problème de n’avoir pas le temps, de ne pas m’accorder le temps, c’est que je dois composer avec mon idée du moment. Composer avec l’inspiration. Qu’elle soit bonne (ça arrive parfois) ou mauvaise (ça arrive très... très souvent). Faire avec. Coûte que coûte. Impossible de tergiverser. Mettre de côté. Y revenir plus tard.
Aujourd’hui, non. Je ne ferai pas avec ce que j’ai en tête. Car mon idée ne me plait pas. Vraiment pas. Je ne sais pourquoi, j’imagine changer de style et de genre. Soudainement. Et provisoirement. D’un coup, incursion de En Retard dans le domaine de la science-fiction. Juste un passage. C’est ça mon idée du jour. Doigts et orteils (c’est sur le rappel de leur blessure respective que je m’étais arrêté la dernière fois, non ?) qui guérissent par un procédé révolutionnaire. Téléportation vers le lieu de la prochaine péripétie. Voilà ce que j’imagine. Bien amené, il y aurait même un certain potentiel comique dans ce changement de registre.
N’oublions cependant pas l’essentiel : je suis l’auteur. Et je fais ce que je veux. Et ce que je ne veux pas, je ne le fais pas. Et je n’ai pas envie de science-fiction. Ni de policier. Ni de fantastique. Ni d’horreur. Tout ça, ça m’emmerde. Littérairement.
Conséquence : on n’a pas avancé aujourd’hui. Toujours plus en retard.
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