Ma profession ? Vous en avez de bonnes... une profession... euh... écrivain ? Ça vous irait, écrivain ? C’est ça, disons que je suis écrivain.
(En aparté, mais suffisamment fort pour que je l’entende) Écrivain... manquait plus que ça... encore un qui vit des alloc’... (s’adressant directement à moi, cette fois) et, par curiosité, vous avez écrit quoi ?
Des textes que personne n’a lus. D’ailleurs, ils n’ont pas été publiés, mes textes. Donc, vous donnez les titres ne servirait à rien.
Pourtant vous prétendez quand même que votre profession, c’est écrivain...
Oui, puisque j’écris... tous les jours... plusieurs heures... ça demande de la rigueur... et de l’organisation... je m’impose des horaires fixes, des objectifs en quantité et en qualité... je tiens compte de ce que produit la concurrence - ça s’appelle lire... c’est une activité à plein temps qui répond à tous les codes de la vie de bureau... une profession, donc.
Ok, ok... et vous écrivez quoi en ce moment ? si c’est pas indiscret...
Ça l’est un peu mais bon... En ce moment, j’écris un recueil de poésie sans utiliser ni stylo ni crayon ni ordinateur ni machine à écrire, uniquement du Tipp-Ex, c’est assez expérimental, impubliable, illisible, vous voyez le genre... je peux pas vous en dire plus, c’est un projet un peu secret, j’attends que ce soit bien avancé pour en parler... et sinon, en ce moment j’écris un texte appelé En Retard... ça me fait penser, d’ailleurs que je le suis, en retard, très en retard... si on pouvait faire la paperasse un peu plus vite ça m’arrangerait...
Monsieur est pressé en plus ? Pas de bol, j’ai tout mon temps, moi... On va donc reprendre depuis le début... (petite pause) Nom, prénom ?
Maurice L. Maurice.
(Il commence à taper sur son clavier, avec les deux index uniquement, le nez collé aux touches, se redresse au bout de quatre ou cinq lettres) Il veut dire quoi ce L. ?
Je ne peux pas vous le dire, désolé, c’est le sujet d’un de mes textes, qui s’appelle Pseudo. C’est une information que je réserve à mes lecteurs.
Un texte que vous avez écrit ?
Pas vraiment... Pseudo, c’est un texte que j’avais en tête. Il était achevé, fini, complet... dans mon esprit. Du coup, j’ai pas pris de notes. Et puis, j’ai travaillé à d’autres choses, d’autres textes et... je l’ai oublié. C’est un texte perdu. Donc je vais écrire, quand j’aurai le temps, un autre texte qui s’appellera Pseudo et qui sera une sorte d’enquête sur ce premier texte qui s’intitulait Pseudo.
Ça a l’air... (longue pause)
Intéressant ? Intriguant ? Déconcertant ? Inattendu ?
J’allais dire « chiant »... mais c’est vous l’écrivain, vous avez plus de vocabulaire que moi, vous connaissez plus de synonymes... Bref, nous disions Maurice L. Maurice. (Il se remet à taper, dans la même position et sur le même rythme que précédemment. Regarde longuement son écran après avoir fini d’écrire mon nom. Se tourne vers moi. Sourire ironique.) Tiens, tiens... vous n’êtes pas inconnu de nos services, à ce que je vois...
Pardon ? Comment ça ? Que voulez-vous dire ?
On va garder ça pour l’épisode de demain, qu’en dites-vous ? Il y a un spectaculaire retournement de situation... ce serait dommage de ne pas profiter d’un tel cliffhanger... Moi aussi, je pourrais faire écrivain, non ?
Des textes que personne n’a lus. D’ailleurs, ils n’ont pas été publiés, mes textes. Donc, vous donnez les titres ne servirait à rien.
Pourtant vous prétendez quand même que votre profession, c’est écrivain...
Oui, puisque j’écris... tous les jours... plusieurs heures... ça demande de la rigueur... et de l’organisation... je m’impose des horaires fixes, des objectifs en quantité et en qualité... je tiens compte de ce que produit la concurrence - ça s’appelle lire... c’est une activité à plein temps qui répond à tous les codes de la vie de bureau... une profession, donc.
Ok, ok... et vous écrivez quoi en ce moment ? si c’est pas indiscret...
Ça l’est un peu mais bon... En ce moment, j’écris un recueil de poésie sans utiliser ni stylo ni crayon ni ordinateur ni machine à écrire, uniquement du Tipp-Ex, c’est assez expérimental, impubliable, illisible, vous voyez le genre... je peux pas vous en dire plus, c’est un projet un peu secret, j’attends que ce soit bien avancé pour en parler... et sinon, en ce moment j’écris un texte appelé En Retard... ça me fait penser, d’ailleurs que je le suis, en retard, très en retard... si on pouvait faire la paperasse un peu plus vite ça m’arrangerait...
Monsieur est pressé en plus ? Pas de bol, j’ai tout mon temps, moi... On va donc reprendre depuis le début... (petite pause) Nom, prénom ?
Maurice L. Maurice.
(Il commence à taper sur son clavier, avec les deux index uniquement, le nez collé aux touches, se redresse au bout de quatre ou cinq lettres) Il veut dire quoi ce L. ?
Je ne peux pas vous le dire, désolé, c’est le sujet d’un de mes textes, qui s’appelle Pseudo. C’est une information que je réserve à mes lecteurs.
Un texte que vous avez écrit ?
Pas vraiment... Pseudo, c’est un texte que j’avais en tête. Il était achevé, fini, complet... dans mon esprit. Du coup, j’ai pas pris de notes. Et puis, j’ai travaillé à d’autres choses, d’autres textes et... je l’ai oublié. C’est un texte perdu. Donc je vais écrire, quand j’aurai le temps, un autre texte qui s’appellera Pseudo et qui sera une sorte d’enquête sur ce premier texte qui s’intitulait Pseudo.
Ça a l’air... (longue pause)
Intéressant ? Intriguant ? Déconcertant ? Inattendu ?
J’allais dire « chiant »... mais c’est vous l’écrivain, vous avez plus de vocabulaire que moi, vous connaissez plus de synonymes... Bref, nous disions Maurice L. Maurice. (Il se remet à taper, dans la même position et sur le même rythme que précédemment. Regarde longuement son écran après avoir fini d’écrire mon nom. Se tourne vers moi. Sourire ironique.) Tiens, tiens... vous n’êtes pas inconnu de nos services, à ce que je vois...
Pardon ? Comment ça ? Que voulez-vous dire ?
On va garder ça pour l’épisode de demain, qu’en dites-vous ? Il y a un spectaculaire retournement de situation... ce serait dommage de ne pas profiter d’un tel cliffhanger... Moi aussi, je pourrais faire écrivain, non ?
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