Il y a cinq ans, le 13 novembre 2015, dans l’après-midi, j’ai passé un entretien d’embauche - entretien de la dernière chance : ma recherche d’emploi était au point mort - à la Délégation Générale de l’Armement. J’étais parfait pour le poste. Le candidat idéal. Je n’ai pas été engagé. Officiellement, le poste que je convoitais n’a même pas été créé alors que le budget qui lui était alloué était redistribué sur d’autres projets, considérés comme plus essentiels dans la lutte anti-terroriste...
Quelques semaines plus tard, je me résignai, cessai de chercher un emploi par la voie traditionnelle cv / lettre de motiv / entretien et acceptai l’idée de me focaliser sur le CAPES et de devenir professeur de mathématiques... Je suis moi aussi une victime des attentats du 13 novembre 2015. Et ma souffrance est quotidienne ou presque.
Pourtant, pour le 5ème anniversaire des attentats du Bataclan, aucun média ne m’a contacté, aucun journaliste n’est venu recueillir mon témoignage... comme d’habitude, on ignore ma peine, on minimise ma douleur : je n’ai pas droit de me plaindre.
Quelques heures ou jours après les attaques terroristes du Bataclan et des quartiers alentours, j’ai contacté tous les gens que je connaissais qui habitaient le quartier martyrisé ou étaient susceptibles d’y habiter. Je n’avais eu aucun contact avec la plupart d’entre eux depuis des années. Besoin tout de même de les savoir vivants et en bonne santé : je fus rassuré.
Je n’ai pas pris davantage de nouvelles de ces gens qui furent un jour des amis (ou au moins des copains) au cours des cinq années suivantes. Ils pourraient être morts depuis, que je n’en saurais rien.
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