Si je parviens à l’achever - je l’ai commencé il y a plusieurs années (j’ai noté sur le premier brouillon la date : 6-9 février, sans préciser l’année) puis laissé de côté (beaucoup) trop longtemps) - mon premier texte de l’année sera un plagiat. Un plagiat complet. Total. Et assumé.
Un (court) texte hongrois dont je n’ai jamais trouvé de traduction française - je n’ai probablement pas bien cherché - et dont j’ai besoin pour Humeurs. Je ne parle pas le magyar mais une version anglaise m’a permis d’établir une transcription presque mot à mot du texte original et, je suis prêt à le parier, d’y semer quelques contre-sens au passage. Disposant désormais d’une trame assez précise, je n’ai plus qu’à en modifier les passages (à mon goût) inutiles ou désuets, plus qu’à y ajouter ma patte et quelques digressions (inutiles elles aussi), plus qu’à en faire un texte mauricien (dit-on mauricique ?).
Et quand j’aurai fini, je n’hésiterai pas à dire que j’en suis l’auteur. En toute illégalité.
C’est étrange qu’on ait, d’un côté, le droit de copier un tableau, touche par touche, ou de s’en inspirer fortement pour réaliser ses propres œuvres, tant qu’on y appose sa propre signature et qu’on ne reproduit pas la signature de l’artiste original et que, d’un autre côté, réécrire un texte écrit par un autre soit considéré comme la pire faute possible pour un auteur.
Comme si une phrase ou un paragraphe appartenait pour l’éternité au premier qui l’a couché sur le papier. Comme si un texte était figé (mort ?) dès qu’il est écrit une première fois. Pourtant si j’écrivais le même texte qu’un autre aurait écrit avant moi, il est certain que mon texte n’aurait pas la même signification que le texte de cet autre auteur... mais tout ceci un autre l’a déjà dit avant moi... et je le dis aussi dans un autre texte en préparation qui sera, une fois que j’aurai mis un point final à mon texte hongrois, lui aussi, un plagiat - affaire à suivre dans quelques semaines ou mois... ou années...
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