Je me cherchais un disque à passer hier soir. Un 33 tours. Pour enchaîner, bien ou mal, avec Pink Floyd.
Aucune idée, je fouille, fouine, furète dans mes disques, alignés en rangs serrés, pas vraiment triés, c’est un peu le désordre dans ma discothèque du côté des pizzas à la réglisse, un peu, beaucoup au hasard…
Soudain, le choc. Je tombe en arrière. Frôle, frise l’arrêt cardiaque. Souffle coupé. Tombe à la renverse. Mon regard, glissant sur les tranches des pochettes, est tombé sur ce nom : Mouskouri.
Mouskouri ? Mouskouri ? Depuis quand ai-je parmi mes vyniles vinyles vynyles viniles disques du Mouskouri ?
Est-ce moi qui ai acheté ce disque ? Pour quelle raison ? Pour me moquer des goûts paternels douteux en matière de variétés ? Un jour de dépit quand je n’avais vraiment rien trouvé de mieux à acheter ? Une envie de manger grec ?
Est-ce Natacha qui l’a acheté ? Pour me faire comprendre que j’achète trop de disques ? Pour m’inciter à écrire un billet acide sur Disco MLM ? Non, elle aurait plutôt choisi Les Frangines - elle ne s’est toujours pas remise du jour où je les ai appelées les « Hélène Rollès en salopette » - et puis non, Natacha n’achète pas de disques…
Quelqu’un qui cherche à saboter ma discothèque ? À porter atteinte à l’excellence des sillons réunis par mes soins ? À ternir la réputation de mon bon goût constant ?
Toutes ces questions, je me les suis posées en un quart ou une demie seconde comme d’autres voient leur vie défiler en un instant lors d’un accident…
Prenant mon courage à deux mains, j’ai ensuite sorti le disque du rayonnage…
J’achète des disques depuis 25 ans. Y compris des 33 et des 45 tours. Depuis 20 ans au moins…
Et puis, en plus, j’ai une formation de chimiste. Des heures et des heures de cours. En prépa. En école. En master. Et des heures de labo. Je suis docteur en chimie orga quand même… c’est pas rien…
… mais rien n’y fait. À la main, sans le correcteur orthographique du traitement de texte, j’hésite, doute, raye, recommence, doute de nouveau et finis une fois sur deux par me tromper d’orthographe… rien n’y fait - et je crois que c’est peine perdue désormais - je ne saurai jamais comment l’écrire correctement : vynile ou vinyle…
J’avais lu trop vite… c’était Moussorgski, pas Mouskouri. Ouf, j’ai eu peur… ça va mieux.
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