dimanche 26 mars 2023

# 1545

Sur la plage de Lion-sur-Mer, lors de mes quotidiennes et très matinales (6h20-7h20), je n’ai pas trouvé la pierre, le caillou, le galet que je cherchais. Il était pourtant simple à reconnaître : en le voyant, je n’aurais pu imaginer le laisser là, dans le sable, et repartir sans.

J’ai cependant trouvé un éclat de céramique, blanc aux motifs floraux bleus, légèrement incurvé, probablement un morceau de vase brisé, qui n’avait d’intérêt que par son isolement - aucune trace du reste de la poterie - et par son incongruité - on pouvait tout imaginer sur l’origine de ce morceau : naufrage au large, dispute conjugale sur un yacht… - et qui, sur mon bureau, à Limoges, n’a plus aucun sens.

J’ai aussi trouvé, au pied des falaises, deux esquisses de poemlm pour Présences, laissées (pour l’instant) de côté sur le dictaphone de mon smartphone, au milieu d’autres enregistrements dont je ne me rappelle la nature au cours de ces promenades, j’en aurai bientôt assez, de ces esquisses, pour entamer le travail final sur ce recueil, travail bien plus difficile que celui de ramasser des idées parmi les fossiles que je cherchais en vain.

J’ai enfin ramené une épingle à cheveu, trouvée dans le bus, dans un porte gobelet vide. Épingle que j’aurais pu acheter, si j’en avais eu besoin, par lot de vingt ou trente à moins de 5 euros. J’ai joué pendant de longues minutes avec cette épingle lors du voyage aller, sa longueur étant à peine inférieure au diamètre du trou du porte-gobelet, comme si elle était l’aiguille d’une montre, d’un chronomètre qui mesurerait des durées aléatoires ou plutôt d’une boussole affolée à l’approche d’un des deux pôles magnétiques. N’aurais-je pas joué avec l’épingle, je l’aurais laissée dans le bus, comme le déchet qu’elle était… mais j’ai joué.



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