vendredi 25 août 2023

Baladeur

Les énormes casques audio que nombreux arborent dans la rue - alors qu’il existe de minuscules écouteurs sans fil qui dépassent à peine de l’oreille et qui sont tout aussi performants - ont-ils valeur d’avertissement ce n’est pas tant la musique que l’isolement qui m’intéresse : ne me déranger sous aucun prétexte ?



Comme cette jeune femme chez Monoprix qui danse à moitié en achetant ses yahourts, son casque sur les oreilles… veut-elle à tout prix échapper à la musique diffusée dans les rayons ? prépare-t-elle à chaque instant, même en faisant les courses, un spectacle chorégraphié ? essaye-t-elle de s’illusionner par cet isolement sonore et visuel que procure le casque : non, je ne suis pas de corvée supermarché ?



Problème à la caisse automatique. La jeune femme en question doit faire appel au caissier. Celui-ci lui dit qu’il accepte de l’aider seulement si elle lui dit ce qu’elle écoute. Taylor Swift. Il a l’air déçu. Moi plus encore. Je ne sais pourquoi j’espérais Siouxsie and the Banshees.



Je me rappelle, enfant, dix-douze ans, fin de primaire, être allé au bureau de tabac chercher Europe Échecs walkman (à K7, oui) sur les oreilles et m’être fait sermonner par le marchand pour ne pas avoir retirer le casque en entrant dans sa boutique. Une personne âgée présente, se mêlant de ce qui ne la regardait pas, lui donnait raison. À une époque pas si lointaine, un casque sur les oreilles, c’était malpoli.
Je deviens un vieux con - je ne déteste pas ça.

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