J’ai entamé un nouveau carnet le 1er décembre. Toujours un petit événement pour moi. Pour vous, non, évidemment. J’en parle tout de même. Si ça ne vous intéresse pas…
Événement pour moi, disais-je. Toujours l’impression que c’est un nouveau départ. Une nouvelle dynamique. L’espoir que je serai plus productif, plus inventif qu’auparavant. Espoir vite douché.
Le précédent carnet m’a fait sept mois. Un mois de trop par rapport à mes objectifs. Oui, pour cela aussi je me donne des objectifs. Un mois de dépassement, ce n’est pas tant. Je suis satisfait.
J’écris beaucoup dans mes carnets. Pour ce blog. Pour mon roman. Pour les poèmes que j’ai en cours aussi. Et des idées de textes. Beaucoup de conneries surtout. Beaucoup de mauvais. D’inutilisable. L’essentiel de ce que j’écris dans mes carnets ne me sert à rien.
J’écris peu dans mes carnets. Je les remplis trop lentement, comme je le disais plus haut. Surtout, j’écris peu par rapport à ce qui me passe en tête. Il y a tout ce que je ne note pas. Ce que j’oublie avant de l’avoir noté. Parce que je suis dans une position ou à un endroit où je ne peux noter. Pas parce que je n’ai pas mon carnet sur moi - ça n’arrive jamais. D’ailleurs mon carnet me sert aussi de portefeuille : on y trouve mon permis de conduire et ma carte d’identité.
Ce que je ne note pas est-il pire ou meilleur que ce que je ne note pas. Pire, ça ne m’étonnerait pas. Je ne ferais pas l’effort de me souvenir jusqu’à ce que je puisse noter dans mon carnet, ça me ressemblerait bien.
Meilleur, c’est possible. Attendre d’être en position, en possibilité de noter. Et oublier avant de pouvoir noter. Parce que mon pauvre cerveau est incapable de se rappeler le meilleur de ce qu’il produit par accident. Peu habitué qu’il est à ne pas produire la merde qui remplit mes carnets.
Et si c’est meilleur, ce que je ne note pas, où cela échoue-t-il ? Est-ce disparu à jamais ? Ou cela ressortira-t-il d’une façon ou d’une autre ? Est-ce stocké dans une zone difficilement accessible de mon esprit ?
Que ce soit conservé ou non dans les méandres de mon esprit, dans tous les cas, à quoi alors me sert on carnet ? Si c’est conservé, le carnet est superflu. Si c’est perdu, c’est que le carnet ne préserve pas l’essentiel et qu’il échoue dans sa mission.
Mon nouveau carnet a une couverture couleur framboise. Il me reste à le décorer d’autocollants, comme les précédents.
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