mardi 7 octobre 2025

07 octobre

(14)

Une autre corde, là, au sol, dans l’étendue qui fut herbeuse avant d’être terreuse, les brins ont été arrachés sous les pas, déroulée. Une aubaine, pensé-je. Je m’en saisis. Pas eu le temps de sortir ma lame de poche, pas bien longue mais parfaitement affûtée, cinq gaillards comme autan d’armoires à glace, tirant à l’autre bout, me l’arrachent des mains. Je manque de m’étaler mais, par quelque réflexe inattendu de mon merveilleux corps, parvient à éviter à mon nez la rencontre avec le sol. Mieux préparé, ne risquant plus d’être pris par surprise, je prends de nouveau la corde, à deux mains cette fois et tire tout en me penchant en arrière pour résister à la traction des cinq d’en face. Et je tiens je tiens. Mieux, je les attire vers moi, je recule quelques temps… mais cela ne dure pas. J’ai beau avoir un corps merveilleux, un corps d’athlète, une santé de fer - pour cause, je n’ai pas commencé à fumer - je ne peut faire face à cinq gaillards… j’avance, j’avance, j’avance, inexorablement, j’avance. Et ils emportent toute la corde.

lundi 6 octobre 2025

6 octobre

L’évangile selon saint Lucre.



M. le mot dit…
Maudit le mot dit ?



Paterne austère.
Pattern austère ?

samedi 4 octobre 2025

4 octobre

(she speaks)

C’est plus un problème d’autonomie de batterie que j’ai, c’est un problème d’autonomie de réservoir à poussière : l’appartement ne rentre pas entier dans l’aspirateur…



J’ai beau être lesbienne, je ne le suis pas autant qu’un homme.



J’étais en retard sur Two Broke Girls, j’ai été obligé de prendre une pause déjeuner de deux heures pour rattraper les épisodes que j’avais loupés…

vendredi 3 octobre 2025

3 octobre

(6)

Pas plus que de femmes, le talent de MLM ne lui a apporté la richesse. Je pensais naïvement que ses toiles s’arrachaient à des montants à six ou sept chiffres - sans compter la virgule - et que ses droits d’auteur lui rapportaient de quoi vivre dans le luxe, caviar et champagne à gogo servis au bord de sa piscine personnelle, installée sur le toit d’un immeuble prestigieux.
Il n’en est rien. MLM vit dans un studio dont le seul équipement est un lavabo, une modeste et branlante commode dans laquelle sont rangés deux pantalons usés aux genoux et aux fesses, trois chemises aux motifs passés, cinq caleçons d’une propreté douteuses et cinq paires de chaussettes dépareillées, et un bureau qui apparemment sert également de table à manger. Pas de lit, il s’aménage un couchage avec ses livres de poche et de la toile non enchâssée. Pas de quoi cuisiner, un tas de boîtes de sardines, thons et maquereaux en conserve, certes, pas de la marque la moins chère, La Belle-Îloise, et du café déshydraté - il utilise l’eau chaude du robinet, pas de bouilloire - constituent ses repas : il ne fréquente non plus les restaurants. Les toilettes, évidemment sont sur le palier.
Ces conditions si ce n’est précaires tout du moins spartiates nous amènent à ma seconde motivation pour avouer aujourd’hui que je ne suis pas le vrai MLM.

jeudi 2 octobre 2025

2 octobre

- Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui ?
- Je suis pas allé bosser - et c’est déjà pas mal.



Le Monoprix envahi de lycéens à dix heures du matin : la grève ne peut avoir que des bons côtés.



- C’est quoi, au fait, les revendications, cette fois ?
- Que veux-tu que j’en sache ?

mercredi 1 octobre 2025

1 octobre

Ce n’est jamais fini, il y a toujours un coup de pinceau à ajouter… mais cette fois, je crois que je n’ajouterai rien, je crois que c’est l’état définitif.