jeudi 31 janvier 2019

01-05

Lumière rasante du soleil couchant

Au sol
Nos silhouettes s'allongent

Nous ferons bientôt de l'ombre
À tout le paysage

Territoire

mardi 29 janvier 2019

La Roulette Russe (3)

Dans les compétitions de Roulette Russe, il n'y a jamais de match pour la 3ème place.


Avant une compétition de Roulette Russe, il est fortement déconseillé de trop s'entraîner.


On n'a pas le même maillot mais on a la même passion. Devenez arbitre de Roulette Russe ! Attention, pour candidater, il vous sera demandé d'être diplômé en médecine légale.

lundi 28 janvier 2019

02-01

Assoiffés, Desséchés
Asséchées

Les remparts
Ont bu
Toute l'eau
Des douves

Canicule

dimanche 27 janvier 2019

Leçons de cinéma

Principale leçon apprise d'Orange Mécanique : la musique adoucit les meurtres.



Principale leçon apprise de Alien / 2001, l'Odyssée de l'espace / La Planète des Singes :
la technologie, un jour, permettra de réaliser mon rêve et le plus ancien rêve de l'humanité : hiberner.
Dormir ! ENFIN DORMIR !

samedi 26 janvier 2019

Mises au point (3)

Kosmos n'est pas seulement un texte (pauvrement) inspiré par Witold Gombrowicz.

C'est aussi un texte totalement oulipien / oulipiste / oulipieux :
- Kosmos est un anagramme d'un article paru en juillet 1982 dans Europe-Echecs.
- Kosmos contient plusieurs séquences palindromiques (utilisation du mot "non").
- Enfin, Kosmos, et ce n'est pas un mince exploit, est un lipogramme en k  (titre excepté) et en w.

vendredi 25 janvier 2019

Paréidolie


Kosmos



Ai passé la journée au lit. Toute la journée. Au lit. Dans mon lit. Sur mon lit. Sur le dos. Allongé.

À ne rien faire.



Je ne crois pas qu’il soit possible de ne rien faire. De ne vraiment faire rien.

Sans vouloir parodier papy Hamlet, être (allongé, par exemple) quand existe l’éventualité de ne pas être (allongé, par exemple), n’est-ce pas déjà faire ? Renoncer à faire quoi que ce soit (pour autant qu’il est possible de ne faire quoi que ce soit), n’est-ce pas déjà faire ? Exister, vivre, n’est-ce pas déjà faire ? faire quelque chose ? J’aurais dû, probablement, au lieu de « à ne rien faire », plutôt dire « à ne rien faire de concret, de tangible » ou « à ne rien produire » mais ce texte déborde déjà de lourdeurs superflues. Simplifions, donc : À ne rien faire.



À regarder. À scruter. Le plafond. Blanc. Lépreux. À chercher. Chercher encore et encore. Sans lassitude. Chercher dans les failles. Dans les fissures. Dans les moindres fissures. Dans les petits éclats de peinture. Dans les tâches aux couleurs aussi incertaines (noirâtres ? grisâtres ? brunâtres ? jaunâtres ?) que leur l'origine. Dans les ombres qui traversent lentement, au fil du jour, la pièce. Et même dans les petits insectes qui se baladent sens dessus-dessous, sans visiblement s’apercevoir qu’ils se meuvent pattes en l’air, collées au plafond blanc, lépreux.

Toute la journée, à regarder, à chercher.

À l’horizontale. Une heure puis deux. Rien. Trois. Rien, toujours rien. Quatre. Fissures, trace de peinture plus claire, plus récente, tâche d’humidité, rien. Cinq, six, sept, huit. Rien de rien.

Non, définitivement rien.


Mes efforts de concentration furent vains, inutiles. Le temps (et donc l’argent) ainsi perdu, définitivement gaspillé. Il n’y avait rien. Rien, non, rien. Pour moi, il n’y avait rien. Rien de particulier. Rien que de terre à terre. Les fissures n’étaient que des fissures. Dans les tâches de moisissures, je ne voyais que des tâches de moisissure, dans les déplacements des insectes que des insectes qui se déplacent, un peu au hasard, de fissures (qui n’étaient que des fissures) en fissures, d’éclat de peinture (rien d’autre que des éclats de peinture) en éclat de peinture.

Ni image ni grand dessein. Pas même une esquisse. Aucun message. Aucune figure remarquable qui me saute aux yeux dans tous ces éléments, dans leur disposition. Aucun plan, secret ou non. Pas l'ombre d'une droite ou d'une flèche. Pas même une direction privilégiée. Chaos, hasard, néant. Nada.



Les signes étaient... sont pourtant là, évidents, nombreux, riches. À disposition. Offerts.

Je ne sais y lire. Je ne sais y trouver. Je ne sais y découvrir. Y inventer.


Quel foutu poète je fais… me montrerait-on un nuage que je serais incapable d’y voir un mouton.

jeudi 24 janvier 2019

01-04


Nous avons


Érigé des digues
Pour contenir les flots

Détourné des rivières
Pour combattre les flammes

Tracé des frontières
Pour soumettre les sols

Semé des moulins
Pour concasser les vents

Photo : Natacha Ferrer                                                                                                             Éléments

mardi 22 janvier 2019

lundi 21 janvier 2019

Invino

Galilée avait raison : la Terre tourne !!!
Seulement, il faut avoir pas mal bu pour en faire l'expérience...


Aucune réciproque dans l'ivresse :
les lignes droites semblent devenir courbes
mais les courbes ne deviennent pas pour autant rectilignes...

dimanche 20 janvier 2019

05-01

 La rivière sombre

La rivière coule
N'a-t-elle donc jamais appris
À nager ?

Aquaphobie

samedi 19 janvier 2019

La Roulette Russe (2)

A l'instar de la famille du rugby, séparée depuis fort longtemps entre treizeurs et quinzeurs, les adeptes de la Roulette Russe se répartissent entre traditionalistes, usagers du bon vieux six-coups, et modernes, qui lui préfèrent un dix-coups. Evidemment, les premiers traitent les seconds de trouillards, poules mouillées, chiffes-molles, pisseuses... entre autres qualificatifs pointant un supposé manque de courage.


Aucune compétition réunissant traditionalistes et modernes n'a pu être organisée depuis longtemps pour d'obscures raisons d'équité sportive.



Les deux familles, traditionalistes et modernes, se rejoignent en revanche sur un point : pas question d'abandonner le revolver pour un pistolet...

vendredi 18 janvier 2019

01-03




Nos voyages sont sans retour
Nos chemins, des promesses d'ailleurs

Pour recouvrir les traces
De nos pas
Nous semons
Derrière nous
De petits cailloux blancs

Exil


Photo : David Ferrer

jeudi 17 janvier 2019

Rien

Mais déjà écrire "Rien", ce n'est pas ne rien écrire et le texte auquel je voulais donner ce titre ne tient par conséquent plus debout...
Tant pis, je jette mon brouillon et je retourne au point de départ... lorsque je n'avais encore rien écrit de mon texte intitulé "Rien".

mardi 15 janvier 2019

Mises au point (2)

Eric Chevillard, résidant dijonnais et écrivain qui a par ailleurs toute mon admiration, n'a, selon mes comptes personnels, jamais tant publié que lorsque j'habitais moi-même la capitale des Ducs de Bourgogne. Coïncidence ? Je ne pense pas...
Par exemple - je devrais dire pour preuve... accablante - le texte que j'ai écrit la semaine dernière, et que j'ai intitulé "La visite à l'expo" a été plagié par anticipation (et à cinq reprises !) par Eric Chevillard dans son recueil Péloponnèse (Fata Morgana, 2013) sous le(s) titre(s) "La visite au musée (1)", "La visite au musée (2)", "La visite au musée (3)", "La visite au musée (4)" et ... "La visite au musée (5)".
A part une plus grande fluidité du texte (grâce, notamment, à un renoncement aux digressions inutiles), une imagination débordante pour multiplier les situations comiques et cinq ou six ans d'avance sur mon texte, quel est son mérite ?

lundi 14 janvier 2019

Chevillardise

La visite à l'expo


L’amateur d’art et de peinture en particulier est plus prévisible que le retour du premier janvier tous les trois cent soixante cinq jours et quart, plus prévisible que la panne de réveil du dimanche matin, plus prévisible que la séparation du bon grain de l’ivresse. L’amateur éclairé, qui ne se contente pas d’aller au musée deux trois fois l’an visiter les collections permanentes, mais pousse son vice jusque dans les plus obscures contrées, à la poursuite de grandes rétrospectives et d’accrochages inédits, est plus prévisible encore - on peut lire ses intentions comme dans un catalogue d’exposition ouvert.



Entendrais-je une protestation ? Un désaccord ? Que me permet de juger ainsi mes contemporains ? Clichés et préjugés que cette moutonnerie, ce suivisme que je dénonce ? Me jugerais-je au-dessus de mes semblables ?

Faites vous-même l’expérience… Imprimez donc un questionnaire et distribuez-le à la sortie, par exemple, de l’exposition « Henri-Edmond Cross, peindre le bonheur » (Musée des Impressionnismes, Giverny, Museum Barberini, Potsdam). Profitez-en pour dilapider la ramette –  que vous gardez précieusement dans le tiroir du bas de votre bureau en attendant l’inspiration – de feuilles blanches auxquelles vous destiniez les phrases interminables et les jeux de mot désolants de ce sixième  (serait-ce déjà le septième ? seulement le cinquième ?) et impubliable (tout comme les précédents) roman qui vous rapprocherait un peu plus du statut si convoité de génie incompris. Vous n’aurez de toute façon pas de sitôt le courage de vous mettre à l’écrire, ce roman...

Comme dans les sondages inutiles de fin de journal télévisé, nulle surprise à attendre des réponses des visiteurs. Invariablement, sans originalité aucune, avec, certes, plus ou moins de lyrisme, les Crossiverbistes vous raconteront qu’ils sont venus se faire des toiles, qu’ils sont venus voir / regarder / admirer (rayer les mentions inutiles) les œuvres de ce Delacroix qui avait pris pseudonyme pour ne pas être eugêné par la trop grande notoriété d’un homonyme prédécesseur, qu’ils ont découvert un artiste trop souvent sous-estimé, qu’ils ont particulièrement été séduits par le tableau intitulé « Les Îles d’Or » où le Maître touche à l’Abstrait (le fascicule distribué à l’entrée insiste sur l’importance dudit tableau) et qu’ils ont ressenti un grand apaisement, presque du Bonheur (c'est bien cela qu'il s'agissait de peindre), devant les tableaux où s’étalent, harmonieux, baignés de lumière du Sud, de splendides paysages méditerranéens – ah, cette eau… oh, ce sable… et ces rochers !!! et ces arbres exubérants…



Pas moi ! Ah ça, non, pas moi... je ne mange pas de ce pin parasol là ! Je suis un visiteur d’un tout autre acabit, d’une toute autre espèce. Je ne me satisfais pas de ce dont on me gave, je ne tète pas le sein qu’on me tend sans y regarder à deux fois. Quand le sage désigne la lune, je ne tourne pas la tête vers les cieux, je me concentre sur le doigt, j’inspecte ses ongles – ni sales ni rongés – je grimace devant les poils disgracieux des phalanges et je souris devant les tâches d’encre laissées sur la peau par l’écriture d’un traité que s’arracheront les amateurs d’ésotérisme bon marché.

Je ne suis pas là, comme tous ses lecteurs de Beaux-Arts ou de Connaissance des Arts, pour scruter loupe en main les touches de pigment pur de ce cher Edmond… très peu pour moi. Ce qui m’attire ici est d’une ampleur toute autre. Si j’aime les expositions, si je les cours, si je suis venu visiter cette exposition, si je paye – cher – mon billet d’entrée, c’est pour les cloisons, pour les murs intérieurs fraîchement repeints auxquels sont suspendues les œuvres. Je parcoure, enthousiaste, ému, excité, les  différents espaces de l’exposition, mon nuancier Dulux Valentine à la main. J’applaudis des deux mains (peut-on applaudir d’une seule ?) le choix du Rouge de Falun profond pour la salle consacrée aux œuvres de jeunesse. Je reste stupéfait, cois, devant l’audace de ce Bleu grand Klein mat pour les premières toiles néo-impressionniste... qui, à la réflexion, s’impose comme une évidence. Je ne suis pas d’emblée convaincu mais me laisse séduire par le Vert Aile-de-Mouche choisi pour sa dernière période, sa période cacochyme. Et ce Jaune Ras-el-Hanout clair ! Et ce Fuchsia pastel satiné ! Que de merveilles….

Et si je prends tout le recul permis par l’exiguïté des salles, ce n’est pas pour admirer la hardiesse des compositions de Cross ou la richesse et l’originalité de sa palette, c'est, au contraire, pour adopter une vue d’ensemble sur les cimaises, large panorama unicolore où les tableaux ne constituent plus pour mon plaisir qu’une petite gêne dont je peux m'accommoder, comparable à celle de tâches de vin sur une nappe blanche. Je n’aime rien tant que ces immenses monochromes sur plâtre ou sur aggloméré. Tant qu’à m’abreuver de couleur pure, autant que ce soit par pan de mur entier et non par petites gorgées – je ne suis pas un Bergotte de Delft.

Après les vues d’ensemble, je ne suis pas repu, loin de là. Je m’attaque aux détails, aux finitions. J’utilise la lumière douce des spots censés éclairer les œuvres pour admirer la perfection avec laquelle le rouleau a été passé sur les cloisons, sans laisser la moindre trace - parfaite lissitude des aplats. Un œil fermé, à quatre pattes sur le parquet, je colle ma tête contre les murs, à 15 cm du sol pour constater que les véritables artistes exposés dans ces salles – et des artistes bien vivants, eux, qui ne devraient pas avoir à attendre la posthumilité pour se faire des noms – ont fait preuve d’une technique exemplaire pour ne jamais déborder sur les plinthes. Et, dès que le gardien, ce garant de l’académisme grégaire, a le dos tourné, je soulève les cadres pour relever les dégâts... C’est en effet la pire conséquence de cette accumulation d’huiles et de dessins et d’aquarelles : ils laissent sur les murs, avec le temps qui passe, due aux différences de luminosité et d’exposition à la poussière, une trace rectangulaire de leur passage et rompent l’uniformité des teintes. L’artisan, avec une facilité déconcertante, avait touché à l’essentiel, à l’essence de la peinture. Cette évidence ne peut rester longtemps inviolée.

dimanche 13 janvier 2019

01-02




Nos bateaux sont conçus
Pour braver
Tempêtes et typhons
Et les vagues les plus hautes

Sur une mer d'huile
D'ennui
Ils sombrent

Désoeuvrement




Photo : David Ferrer


samedi 12 janvier 2019

Mises au point (1)

Si je m'appelais vraiment Maurice L. Maurice, croyez-moi, j'utiliserais un pseudonyme.



Attention, si mes textes ne m'apportent ni argent ni reconnaissance,
Je vais être obligé d'en écrire d'autres encore...
Vous ne pourrez pas dire que je ne vous avais pas prévenus.

vendredi 11 janvier 2019

La Roulette Russe (1)

Après une journée de travail, de stress, de conflits et de déceptions,
Rien de tel qu'une partie de Roulette Russe
Pour se vider la tête


La Roulette Russe souffre d'une très mauvaise image
Due à une incompréhension fondamentale...
Ce n'est pas du tout un sport pour suicidaires :
Le but est bien de rester vivant...
Sauf si vous jouez à qui perd gagne !

jeudi 10 janvier 2019

03-02

Inachevée ?
N'a-t-il pas plutôt composé
Une symphonie
Infinie ?

Franz Schubert

mardi 8 janvier 2019

lundi 7 janvier 2019

02-03







Ces antiques marches de pierre
Qui mènent au culte
C'est aussi à leurs dépens
Qu'elles ont usé
Tant de souliers

Réciprocité




Photo : Natacha Ferrer




Mise à jour le 31 mai 2019

dimanche 6 janvier 2019

04-01

Dimanche matin
Panne de réveil
Ça tombe pas bien
J'ai pas sommeil

Bad Morning Song

samedi 5 janvier 2019

vendredi 4 janvier 2019

03-01

Dans les cercles les moins denses
Du microsillon
On devine les silences
De la composition

Partition

jeudi 3 janvier 2019

01-01

Bientôt
Nous cesserons d'écrire

De raturer, de biffer

Nous accorderons
Aux mots
Un peu de repos

Chleuasme