Dilemme...
Charybde ou Scylla ? Peste ou choléra ? Fromage ou dessert ? Stones ou Beatles ? 6 ou 30 ?
Charybde ou Scylla ? Peste ou choléra ? Fromage ou dessert ? Stones ou Beatles ? 6 ou 30 ?
Choisir, c'est renoncer m'a toujours dit mon père. J'avais à l'époque déjà fait trop d'efforts, j'en avais déjà tellement bavé et sué et chié, j'avais déjà laissé trop de plumes et de billes, je m'étais déjà trop avancé sur ce chemin pavé des meilleures intentions pour renoncer à mon TOC. Ni 6 ni 30, mon choix était définitif, je refusai de plier, de céder, de ployer le genou face à cette renumérotation vile et inique et mesquine et blessante.
Je pris mes dispositions et mes plus solides chaussures de marche, je campai sur mes positions et sous les ponts : aucun bus n'est prenable ? Soit... j'irai au lycée à pied.
Mon entrée en rébellion pédestre ne se fit pas sans ampoules ni heurts ni quelques concessions.
Je pris mes dispositions et mes plus solides chaussures de marche, je campai sur mes positions et sous les ponts : aucun bus n'est prenable ? Soit... j'irai au lycée à pied.
Mon entrée en rébellion pédestre ne se fit pas sans ampoules ni heurts ni quelques concessions.
Pour la première fois de ma scolarité que je rêvais buissonnière sans oser franchir le cap du cancrenat, je dus me résoudre à consulter mon emploi du temps. Moi qui, jusqu'alors, chaque jour, arrivais à 8h00 tapantes devant les grilles du lycée (et avant cela du collège Boecklin), ouvert à toutes les découvertes, prêt à fouler d'un pas léger mais décidé tout nouveau territoire de la Connaissance, totalement ignorant de ce qui allait m'être transmis, de ce qui allait m'être enseigné dans l'heure, impatient de connaître le contenu surprise (quelle matière ? quel chapitre ?) des cours qui allaient m'être dispensés, je devais à présent m'organiser un minimum pour optimiser mes déplacements.
Je remarquai alors que l'emploi du temps ne variait que peu voire pas du tout d'une semaine l'autre et que, par un malencontreux hasard qui, sûrement, n'en était pas un (je ne crois ni au hasard ni aux coïncidences), les cours les plus intéressants (philosophie et mathématiques) avaient systématiquement lieu en première heure tandis que les matières les moins nobles (langues vivantes) se vautraient confortablement dans les horaires post-récréation-de-10-heures.
Contraint en conséquence de me lever chaque jour aux aurores - il est inhumain (et même assez impoli) de se réveiller avant le soleil - je quittais mon lit (puis le logis - le temps du petit déjeuner est incompressible) tous les jours un peu plus tard au fur et à mesure que septembre, octobre et novembre égrenaient leurs 30 (moue embarrassée) ou 31 (sourire satisfait) jours mensuels...
Le temps imparti pour rejoindre le lycée s'amenuisant quotidiennement, j'ai peu à peu hâté le pas puis trottiné puis couru puis franchement sprinté tout le long du trajet - début décembre, j'étais fin prêt pour le cross académique UNSS, aucun participant ne pouvait se vanter d'un entrainement plus régulier que le mien. Les odeurs de transpiration de plus en plus présentes que devaient supporter mes camarades commençaient à me valoir remarques et surnoms. Mon état de fatigue devenait inquiétant... jusqu'à ce qu'un jour il devienne physiquement impossible de rallier le lycée en temps voulu.
Crises de larmes, crises de panique, crises d'asthme, vomissements, nausées, sensations d'étouffement, éruptions cutanées, pertes de cheveux par poignées, diarrhées aiguës,stupeur et tremblements, fièvres, convulsions, perte d'appétit, paralysies temporaires, impuissance... à mon corps défendant, je dus me résigner, je dus reprendre le bus. Le 6 ou le 30.
Je remarquai alors que l'emploi du temps ne variait que peu voire pas du tout d'une semaine l'autre et que, par un malencontreux hasard qui, sûrement, n'en était pas un (je ne crois ni au hasard ni aux coïncidences), les cours les plus intéressants (philosophie et mathématiques) avaient systématiquement lieu en première heure tandis que les matières les moins nobles (langues vivantes) se vautraient confortablement dans les horaires post-récréation-de-10-heures.
Contraint en conséquence de me lever chaque jour aux aurores - il est inhumain (et même assez impoli) de se réveiller avant le soleil - je quittais mon lit (puis le logis - le temps du petit déjeuner est incompressible) tous les jours un peu plus tard au fur et à mesure que septembre, octobre et novembre égrenaient leurs 30 (moue embarrassée) ou 31 (sourire satisfait) jours mensuels...
Le temps imparti pour rejoindre le lycée s'amenuisant quotidiennement, j'ai peu à peu hâté le pas puis trottiné puis couru puis franchement sprinté tout le long du trajet - début décembre, j'étais fin prêt pour le cross académique UNSS, aucun participant ne pouvait se vanter d'un entrainement plus régulier que le mien. Les odeurs de transpiration de plus en plus présentes que devaient supporter mes camarades commençaient à me valoir remarques et surnoms. Mon état de fatigue devenait inquiétant... jusqu'à ce qu'un jour il devienne physiquement impossible de rallier le lycée en temps voulu.
Crises de larmes, crises de panique, crises d'asthme, vomissements, nausées, sensations d'étouffement, éruptions cutanées, pertes de cheveux par poignées, diarrhées aiguës,
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