Je suis dans la rue, devant la porte d'entrée - qui, rappelons-le, fut ma porte de sortie - de l'immeuble que j'habite. Je marque une pause, un temps d'arrêt, une respiration. Tant pis (momentanément) pour le retard. Je profite. J'aime Paris. Chez moi, dans mon appartement, qu'il m'arrive de ne pas quitter des jours et des jours d'affilée - parfois, je n'ouvre même pas les rideaux, ni les volets - je ne me rends pas toujours compte que j'habite Paris. Ainsi cloitré, je pourrais habiter au fin fond de la Tiers-France que je ne verrais guère de différence... j'exagère un peu - je ne suis pourtant pas porté sur l'hyperbole. Je profite de quelques secondes d'immobilité pour mesurer la chance qui est la mienne : je suis Parisien.
Avant de coller trait pour trait à l'image, au cliché du Parisien toujours pressé, qui se hâte dans les couloirs du métro, bouscule les passants, le nez rivé sur le cadran de sa montre - pour ma part, ceci dit, j'ai abandonné la mienne il y a quelques mois déjà... je la regrette un peu... je la reprendrai plus tard, sûrement, un jour... - oublie de prêter attention à ses compagnons de galère, de leur adresser les plus élémentaires des politesses et fait ostensiblement la gueule, avant de rejoindre la foule de ceux qui ont autre chose à foutre que de flâner, je jouis de la rue, jouis du son unique, inimitable de la voirie parisienne, jouis de la splendeur des façades qui se dressent devant moi, jouis de la beauté des femmes - je parle des Parisiennes, pas des touristes ou, pire, des provinciales - qui passent devant moi sans me voir, jouis de me sentir chez moi - je me sens davantage chez moi dans les rues parisiennes, mon sentiment d'appartenance y est plus fort, que dans mon canapé dont les coussins commencent à se tasser un peu - jouis d'être et me sentir Parisien.
Ce n'est pas tout d'être à Paris. Paris se mérite. Paris se respecte. Il faut que j'inspecte ma tenue. Qu'elle soit digne de Paris.
Ma braguette est bien fermée... je vérifie tout même... éviter de réveiller la libido de tous les passants et passantes... je ne serais pas capable de repousser toutes les sollicitations... l'esprit est prompt mais la chair est faible comme disait JC.
Étrangement, je ne remarque toujours pas que ma chemisette maculée de café et, désormais, de tâches de sang est un polo et non une chemisette. Nous verrons ceci plus tard. Mon pantalon semble avoir, pendant ma glissade à plat ventre, ramassé toute la poussière de la cage d'escalier. Son état est lamentable - la concierge peut déjà s'asseoir sur ses étrennes de fin d'année. Je l'époussette comme je peux, à la main, par petits coups qui réveillent le souvenir des hématomes dont Gigi a orné mes tibias.
Mes chaussettes, dépareillées bien qu'elles soient toutes deux du même noir, semblent encore assez propres... mais un détail me gêne : un orteil, le plus petit, à droite, dépasse.
Avant de coller trait pour trait à l'image, au cliché du Parisien toujours pressé, qui se hâte dans les couloirs du métro, bouscule les passants, le nez rivé sur le cadran de sa montre - pour ma part, ceci dit, j'ai abandonné la mienne il y a quelques mois déjà... je la regrette un peu... je la reprendrai plus tard, sûrement, un jour... - oublie de prêter attention à ses compagnons de galère, de leur adresser les plus élémentaires des politesses et fait ostensiblement la gueule, avant de rejoindre la foule de ceux qui ont autre chose à foutre que de flâner, je jouis de la rue, jouis du son unique, inimitable de la voirie parisienne, jouis de la splendeur des façades qui se dressent devant moi, jouis de la beauté des femmes - je parle des Parisiennes, pas des touristes ou, pire, des provinciales - qui passent devant moi sans me voir, jouis de me sentir chez moi - je me sens davantage chez moi dans les rues parisiennes, mon sentiment d'appartenance y est plus fort, que dans mon canapé dont les coussins commencent à se tasser un peu - jouis d'être et me sentir Parisien.
Ce n'est pas tout d'être à Paris. Paris se mérite. Paris se respecte. Il faut que j'inspecte ma tenue. Qu'elle soit digne de Paris.
Ma braguette est bien fermée... je vérifie tout même... éviter de réveiller la libido de tous les passants et passantes... je ne serais pas capable de repousser toutes les sollicitations... l'esprit est prompt mais la chair est faible comme disait JC.
Étrangement, je ne remarque toujours pas que ma chemisette maculée de café et, désormais, de tâches de sang est un polo et non une chemisette. Nous verrons ceci plus tard. Mon pantalon semble avoir, pendant ma glissade à plat ventre, ramassé toute la poussière de la cage d'escalier. Son état est lamentable - la concierge peut déjà s'asseoir sur ses étrennes de fin d'année. Je l'époussette comme je peux, à la main, par petits coups qui réveillent le souvenir des hématomes dont Gigi a orné mes tibias.
Mes chaussettes, dépareillées bien qu'elles soient toutes deux du même noir, semblent encore assez propres... mais un détail me gêne : un orteil, le plus petit, à droite, dépasse.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire