Il ne m'en faut pas plus pour que je me mette à courir. Peu importe que je n'y vois goutte - les allumettes ont ce défaut qu'elles s'éteignent au moindre courant d'air, fut-il relatif - je me fie aux odeurs. Je cours à perdre haleine (ce qui m'arrange bien, je n'ai pas pris le temps de me brosser les dents avant de partir de chez moi, je n'ai même pas mis le petit orteil (que je me suis ensuite amputé) dans la salle de bain - à moins que ce ne soit la salle de bains).
La peste soit de Camus, une course folle dans le noir ne peut se terminer que dans la chute. La mienne a lieu dans des escaliers dont je rate - toujours ce problème d'éclairage : les escaliers n'ont pas d'odeur - la première marche... Je ne vous réécrirai pas la scène dans laquelle je vante mon habileté dans ce sport étrange qu'est le skeleton. J'aime certes les récits qui tournent en rond, se répètent, semblent toujours revenir en arrière, j'aime les leitmotivs, les impressions de déjà-vu, les variations sur un même thème... mais là, non, je n'en ai pas envie... c'est ma liberté d'auteur de ne faire que ce dont j'ai envie. Le lecteur mécontent se reportera à ma précédente chute dans les escaliers - ceux de mon immeuble - et l'adaptera selon ses désirs.
Après 23 marches - j'ai pris le temps de compter et de m'assurer, pendant et malgré ma dégringolade, que les escaliers étaient bien premiers : c'est déjà ça... - et 3 roulades sur le plat, ma chute s'arrête nette, le visage contre une grille. L'accès au métro depuis le quai est fermé par une sorte de cage de fer. La fosse où circule le train urbain est interdite aux amateurs de stations fantôme. Comme au zoo, on peut s'approcher, au plus près, mais le dernier pas, celui qui permettrait de toucher, de caresser la beauté, est empêché...
Reste à savoir, dans le zoo où je me trouve actuellement, qui est l'animal sauvage, la rame ou moi. Je crois deviner la réponse.
Après 23 marches - j'ai pris le temps de compter et de m'assurer, pendant et malgré ma dégringolade, que les escaliers étaient bien premiers : c'est déjà ça... - et 3 roulades sur le plat, ma chute s'arrête nette, le visage contre une grille. L'accès au métro depuis le quai est fermé par une sorte de cage de fer. La fosse où circule le train urbain est interdite aux amateurs de stations fantôme. Comme au zoo, on peut s'approcher, au plus près, mais le dernier pas, celui qui permettrait de toucher, de caresser la beauté, est empêché...
Reste à savoir, dans le zoo où je me trouve actuellement, qui est l'animal sauvage, la rame ou moi. Je crois deviner la réponse.
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