Je me suis établi, dans la boîte. Quand personne a priori n’y songeait, à s’y établir, dans la boîte. Personne pour sûr n’avait franchi le pas, de la boîte. J’ai pris tous les risques, je me suis lancé dans l’aventure. Seul. Sans demander à quiconque ni aide ni assistance ni soutien logistique ou moral ou autre. Et voilà qu’à présent, on cherche à me chasser de la boîte. À me faire sortir. À me déloger. À m’exproprier. À m’expulser. On cherche à prendre ma place. Ma place dans la boîte. Ma place dans ma boîte.
Toutes les boîtes, sauf ma boîte, la boîte que j’occupe, sont pourtant libres. Il suffit de m’imiter, de prendre de la graine, de s’inspirer, de tirer la leçon, les leçons, de faire mieux, d’améliorer, perfectionner, d’éliminer le superflu, de garder l’essentiel. Je suis prêt à partager mon expérience. Je n’ai rien à cacher. Aucun secret jalousement gardé. Je ne me soumets à aucun accord de confidentialité. Il reste tant à explorer, à découvrir, à inventer. Tant de boîtes. Je ne prétends pas que c’est facile. Ce n’est pas si ardu - ce serait me vanter.
Les coups désormais pleuvent sur la boîte. La boîte, le carton de la boîte, n’abrite qu’un temps d’un tel orage. Le carton contre une telle averse ne s’avère guère plus protecteur qu’une feuille de papier journal. La boîte, le carton de la boîte, n’amortit pas, presque pas, les coups, n’abrite pas des coups. Je les ressens, les coups, à travers les parois de carton auxquelles ma peau colle littéralement. Un papier journal me protègerait tout autant. Pas beaucoup moins. À peine moins longtemps.
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