vendredi 17 avril 2020

Dans la Boîte (9)

Jusqu’à présent, je n’ai parlé que de la boîte, que de ma boîte - le possessif est probablement abusif - alors qu’il y a plusieurs boîtes. Plutôt que la boîte, à chaque fois que j’ai dit la boîte, j’aurais dû dire l’une des boîtes. Il y a plusieurs boîtes. Qui varient. Par la taille, le volume, les dimensions, la qualité et la rigidité du carton, la couleur, les décorations extérieures, la présence ou l’absence d’inscriptions - HAUT BAS FRAGILE SALLE DE BAINS LIVRES DIVERS... toujours en lettres CAPITALES - sur le couvercle ou les bords de la boîte...
Il n’est pas à exclure qu’il y ait même des boîtes de bois ou même de métal.


La boîte que j’ai choisie, je l’ai choisie sans me préoccuper de sa décoration extérieure et sans estimer son volume intérieur. Je ne l’ai pas choisie non plus au hasard. J’ai choisi une boîte. La première. La plus proche de moi. Il y avait suffisamment de place pour moi dans la boîte, dans cette boîte, dans la boîte que j’avais élue, la boîte la moins éloignée de moi, suffisamment de place pour y loger mon corps, mon corps tout entier. Je suis entré, me suis installé. N’y aurait-il eu pas assez de place, dans la boîte, dans cette boîte qui est devenue ma boîte, que, peut-être, en cas d’échec, je serais allé tenter ma chance plus loin, dans une autre boîte. Je ne peux rien affirmer de ce que j’aurais alors décidé si je n’avais pu entrer dans la boîte, dans cette boîte. Le cas ne s’est pas présenté, il y avait de la place, suffisamment de place dans cette boîte, la boîte qui est devenue ma boîte.

Aucun commentaire: