Pour me défendre, il faudrait sortir de la boîte. En sortir, de la boîte, au moins l’un ou un autre de membres postérieurs ou antérieurs. Pour parer. Esquiver. Riposter. Contre-attaquer. Ne pas se contenter d’encaisser. De subir.
Ai-je seulement une chance de l’emporter ? Ma défaite n’est-elle déjà consommée ? Sortir, même partiellement, ne serait-ce pas s’avouer vaincu ?
Je ne suis pas entré dans la boîte pour fuir. Me mettre à l’abri. Couler une vie paisible et sans obstacle et sans aspérité. Retirée. Éloignée des affres du monde. Vie cachée, vie heureuse. Entrer dans la boîte ne peut avoir la sécurité pour objectif.
Si je ne me défends pas - et, effectivement, je ne me défends pas, ce n’est pas qu’une supposition en l’air, une hypothèse formulée pour l’amour de l’art - si je fais le dos rond, si je supporte et encaisse les coups, n’est-ce pas la boîte elle-même qui finira pas y passer ? Par céder. Se déchirer. Partir en morceaux et en lambeaux et en poussière. Disparaître.
Et si l’ennemi n’était pas celui qui s’acharne sur le carton de la boîte ? Et si celui qui s’acharne sur la boîte était un ami ? Un bienfaiteur ? Un bon samaritain ? Si c’était pour mon bien, que l’on cherche à m’en faire sortir, de la boîte ? Si la boîte était le véritable danger ? Un piège qui se serait refermé sur sa proie, moi ?
L’attaque cesse aussi brusquement qu’elle avait débuté. À travers les trous dont est à présent constellé le carton de la boîte, nulle trace de l’assaillant. Évaporé. Enfui. Sublimé. La boîte est dans un état misérable. La boîte ne vaut plus le combat, ne mérite plus l’assaut.
Ai-je gagné ? Ai-je perdu ? Probablement les deux. C’est-à-dire ni l’un ni l’autre. Goût de défaite.
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