lundi 13 avril 2020

Dans la Boîte (5)

Que faire, une fois dans la boîte ? Une fois entré, dans la boîte ? Dois-je faire quelque chose, dans la boîte ? Suis-je supposé, censé y faire quelque chose, dans la boîte ? Y a-t-il besoin d’y faire quoi que ce soit, dans la boîte ? Y a-t-il quoi que ce soit à y faire, dans la boîte ? Y être, dans la boîte, alors qu’existe la possibilité de ne pas y être, dans la boîte, n’est-ce pas déjà faire quelque chose ? Être, dans la boîte ou non, n’est-ce pas déjà faire quand on pourrait ne pas être ? Dois-je en rajouter ? Dois-je en faire plus ? Davantage ?


Les divertissements, les distractions sont rares, dans la boîte. C’est une simple constatation. Un énoncé purement objectif d’un fait. Pas vraiment un problème, ceci dit. Je me satisfais, il faut dire, de peu. Un rien m’occupe. J’ignore l’ennui. Je peux passer des journées entières à regarder les feuilles voler au vent, à accompagner de claquements de langue les chants des oiseaux, à observer, sans interférer, par la fenêtre, la vie s’écouler à l’extérieur, à contempler, au plafond, le ballet muet des insectes, à m’inventer, dans les éclats de peinture du mur, des tests de Rorschach, à suivre chaque rai de lumière comme un phare dans la nuit. Je sais profiter de tous les spectacles, même des plus anodins, les savourer.

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