Avec moi, dans la boîte, glissés dans les minuscules interstices laissés par mon corps, un bouchon de liège (sa base me laisse des disques grenache et syrah sur la peau), une pelote de fil (deux ou trois mètres environ, pas plus), une page de magazine chiffonnée, serrée en une boule compacte (elle ne serait de toute façon pas restée lisse bien longtemps, la feuille de papier glacé, dans la boîte dont mon corps occupe tout entier l’espace), un sac plastique. Au bouchon, au fil, au pochon, je ne leur trouve aucun usage, dans la boîte. Quant à ma page de magazine, je ne la lis pas, faute de trouver, dans la boîte, posture adéquate. Ils ne me gênent pas pour autant, ce bouchon, ce fil, ce sac plastique et cette boulette de papier. Je ne m’en débarrasse pas, de ce bouchon, ce fil, ce sac et cette boule, je ne les jette pas au loin. Je m’accommode de leur présence. Malgré leur inutilité.
Sait-on jamais ce qui peut être utile, dans la boîte, avant d’y avoir mis les pieds et les mains et la tête et le ventre et les fesses, dans la boîte ? Une fois à l’intérieur de la boîte, une fois qu’on y est entré, dans la boîte, il est trop tard. On ne ressort pas de la boîte pour aller chercher ce qui manque dans la boite et y retourner, dans la boîte. Ressortir, aller chercher ce qui manque et retourner dans la boîte est vain. On n’entre pas une seconde fois dans la boîte avec la même envie que l’on y est entré une première fois, dans la boîte. On n’entre pas une seconde fois dans la boîte.
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