Je tourne en rond dans la boîte. Façon de parler. Disons que j’ai entamé une rotation. Sur moi-même. Une révolution. Dans un sens puis dans l’autre, dans l’autre sens puis dans le premier. Dans le sens direct, indirect, le sens horaire (notion relativement floue que celle de sens horaire dès lors qu’il en existe, des montres et des horloges dont les aiguilles tournent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre), anti-horaire, le sens rétrograde, le sens trigonométrique, le sens commun, le sens des affaires, le sens dessus-dessous. Le mouvement n’a rien d’aisé (mon corps emplit, à quelques interstices près, la totalité du volume de la boîte) ni d’utile (la symétrie centrale que le parallélépipède de la boîte admet assure la vanité de toute recherche de meilleure position par le biais d’une rotation) mais (il y a (presque) toujours un mais) se suffit à lui-même. Le mouvement constitue sa propre justification.
Combien de temps vais-je rester, demeurer, dans la boîte ? Qui sait ? Pas moi. Je ne sais. Je n’ai pas la réponse. Pas même un indice. Pas encore. Pas déjà. Probablement ne l’aurai-je, la réponse à cette question, qu’au dernier moment. Juste avant d’en sortir effectivement, de la boîte. Mieux vaut se préparer à un long séjour. Préparer mon corps, ma poitrine et mon dos et ma nuque et mes coudes et mes genoux, à un long séjour dans la boîte. Un peu d’exercice ne peut me faire de mal.
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