lundi 27 juillet 2020

Albert Merle (1/8)

Albert Merle

Un texte que son auteur n’aime pas
Et qu’il ne dédicacera donc pas à sa maman
À l’occasion de son anniversaire
L’intention tout de même y est - Bisous


Albert Merle se redressa brutalement. Tremblant. Trempé de sueur. Le souffle court.
Posant les mains tout autour de lui, dans de petits mouvements rapides, aléatoires, incontrôlés, nerveux, il fut surpris, sous ses doigts, de reconnaître ses draps rêches, son matelas creusé et son oreiller trop mou. Surpris de reconnaître son lit. D’être dans son lit. Et non allongé au pied du réfrigérateur. Soulagé, d’une certaine façon.
Quel horrible cauchemar. Il prit une profonde inspiration, expira lentement. Se passa la main sur le visage. Comme si cette main qu’il se passait sur le front, les yeux, la bouche et qu’il refermait sous le menton pouvait effacer de son esprit l’image de son corps étendu dans une flaque de sang. Albert Merle venait de rêver de sa propre mort.
Les détails de son rêve déjà se brouillaient, s’estompaient, les circonstances de cette mort imaginée par son inconscient commençaient à lui échapper - il aurait été bien incapable de raconter son rêve si on le lui avait demandé - la vision de son corps inerte sur le damier noir et blanc du sol de sa cuisine, elle, persistait. Un curieux doute lui imposa de s’assurer qu’il était vivant. Deux doigts sur la carotide, il vérifia son pouls.

1 commentaire:

Mum a dit…

Merci pour la non-dédicace.