Albert Merle abandonna sa cigarette sur le bord du cendrier, se releva, sortit de la cuisine sans éteindre la lumière, regagna la salle d’eau. Ramassa le peignoir. Plus rien à craindre, pince-sans-rire. Le raccrocha à la patère, derrière la porte. Alluma les spots au-dessus du miroir du lavabo. Adressa une grimace et un doigt d’honneur à son reflet. Quelle sale gueule. Brosse à dent, dentifrice. Commença à se frotter les molaires. Pourquoi faire ? j’ai rien bouffé, cracha la mousse, rinça la brosse, la remit dans le verre. Regarda le rasoir et le blaireau avec mépris.
Il ôta son caleçon, se gratta le pubis, la fesse (droite), le sommet du crâne. Entra dans la cabine de douche qu’il referma derrière lui. Urina. Douce chaleur sur les pieds. Réconfortante. Dommage que l’odeur ne soit pas agréable. Saisissant le pommeau de douche, il le dirigea vers le sol tout en tournant les robinets à fond. Température maximale, plein débit. L’eau froide qui sortit tout d’abord du tuyau et lui glaça les pieds le terrorisa. Peur bleue. Il resta interdit. Sans réaction. Sans mouvement. Si ce n’est un léger tremblement de la main gauche. Quelques secondes comme quelques siècles. Se ressaisit - ou presque. Qu’est-ce qui se passe ? Putain, qu’est ce qui se passe ? Putain, qu’est-ce qui se passe ? La panique succédait à la stupeur.
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