J’ouvre le paquet. Une odeur désagréable, difficilement descriptible, piquante et lourde à la fois, s’en échappe. Un subtil assemblage d’encens, de vétiver, de cardamome, de vase et d’isonitrile me chatouille le tarin que je crains de perdre sur-le-champ. Childéric est proche de vomir et passe au vert - il n’avait de toute façon pas son gyrophare - Outrille éclipse sa lune discrètement direction les vécés. Pour ma part, je tente de faire bonne figure, bon pied et bon œil, droit comme un i tréma sur ma chaise que j’aimerais percée - je crois, dans mon récit qui s’étale désormais sur quelque chose comme 36 heures, ne pas avoir encore contribué à l’eutrophisation des milieux aquatiques locaux.
Étrangement, contrairement à mes interlocuteurs volaillers, je n’ai pas l’estomac retourné : c’est, chez moi, comme je viens de le dire, au niveau nasal que ça se passe. Ça me démange, ça me gratte, ça me brûle, ça me picote... et je finis par éternuer, plié en deux, le buste projeté en avant par la soudaine éjection de mucus.
Stupeur dans la batterie. Tout le monde se fige. Les doigts cessent de s’agiter sur les claviers. Les conversations et interrogatoires s’interrompent au milieu de phrases qui ne prennent pas la peine d’attendre l’intervention des points de suspension. Dans les cellules, les putes cessent de tourner en rond et de bruyamment mastiquer leur chewing-gum, les poivrots dégrisent en un clin d’œil. Les beignets et croissants se rassoient instantanément. Seul son encore perceptible dans l’immense open space : celui des cafés qui se répandent au sol en un plic ploc caractéristique.
Le temps est comme suspendu pendant quelques secondes - ce qui ne signifie strictement rien puisqu’il n’est plus question de secondes si le temps est suspendu - jusqu’à ce que je me redresse et que je contemple toute cette population carcérale - amphitryons et commensaux réunis - autour de moi qui n’ose plus bouger d’un cil. Alors, s’élève peu à peu une rumeur. Le volume sonore augmente en un lent crescendo. Les langues se délient et se répondent, toutes se répètent comme un mantra cette même consternation : IL N’A PAS ÉTERNUÉ DANS SON COUDE !!! IL N’A PAS ÉTERNUÉ DANS SON COUDE !!!
Étrangement, contrairement à mes interlocuteurs volaillers, je n’ai pas l’estomac retourné : c’est, chez moi, comme je viens de le dire, au niveau nasal que ça se passe. Ça me démange, ça me gratte, ça me brûle, ça me picote... et je finis par éternuer, plié en deux, le buste projeté en avant par la soudaine éjection de mucus.
Stupeur dans la batterie. Tout le monde se fige. Les doigts cessent de s’agiter sur les claviers. Les conversations et interrogatoires s’interrompent au milieu de phrases qui ne prennent pas la peine d’attendre l’intervention des points de suspension. Dans les cellules, les putes cessent de tourner en rond et de bruyamment mastiquer leur chewing-gum, les poivrots dégrisent en un clin d’œil. Les beignets et croissants se rassoient instantanément. Seul son encore perceptible dans l’immense open space : celui des cafés qui se répandent au sol en un plic ploc caractéristique.
Le temps est comme suspendu pendant quelques secondes - ce qui ne signifie strictement rien puisqu’il n’est plus question de secondes si le temps est suspendu - jusqu’à ce que je me redresse et que je contemple toute cette population carcérale - amphitryons et commensaux réunis - autour de moi qui n’ose plus bouger d’un cil. Alors, s’élève peu à peu une rumeur. Le volume sonore augmente en un lent crescendo. Les langues se délient et se répondent, toutes se répètent comme un mantra cette même consternation : IL N’A PAS ÉTERNUÉ DANS SON COUDE !!! IL N’A PAS ÉTERNUÉ DANS SON COUDE !!!
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